En direct de Rock en Seine : Jour 3
Après deux jours marqués par une instabilité certaine au niveau météorologique, le dimanche apporte enfin un temps plus clément et nous sommes décidés à bien profiter de ce qui s’annonce comme la journée la plus dense de cette édition, même si les concerts se finissent un tout petit peu plus tôt (les organisateurs pensent aux transports en commun, d’autres festivals pourraient s’en inspirer).
Bloqués par un tram capricieux, on arrive pour les deux derniers morceaux de Petit Fantôme : même si les musiciens sont bons, que les gars sont copains (avec François et ses Atlas Mountains derrière le leader Pierre) et que les morceaux sont chouettes, on sent pourtant bizarrement le groupe pas entièrement concentré. On les reverra avec plaisir en novembre au Bataclan pour les avoir en top forme.
On enchaîne sur Warpaint (photo numéro 1) et il faut avouer que même en ayant aimé l’album on aurait pu prévoir que le live serait chiant, les quatre membres privilégiant plutôt l’atmosphère que les mélodies. Ca ne fonctionne pas franchement sur une grande scène en plein air et en journée.
On fait tout pour ne pas entendre Selah Sue mais même dans le coin VIP un grand écran nous retransmet ses brailleries irritantes. Les choses reprennent avec Janelle Monae et c’est la bonne surprise de la journée. Si sur album le côté trop parfait peine parfois à nous séduire, en live, la jeune femme est une telle force de la nature que la réussite est totale. Janelle saute partout, chante à merveille et son groupe est habité par la même folie. Avec Miguel, elle est clairement la grande représentante d’un R&B un peu old school à l’heure où toutes les barrières du genre sont en train d’être explosées par l’électronique.
La star de la soirée c’est Lana Del Rey et la foule qui l’attend est impressionnante. C’est triste à dire, mais Lana nous semblait plus touchante par le passé, quand ses pas mal assurés manquaient de la faire tomber, qu’elle était timide, craintive : on sentait alors qu’elle jouait sa vie. Aujourd’hui elle semble flotter au-dessus de sa propre scène, à l’aise, fonçant faire des selfies avec les premiers rangs. Alors oui ça chante mieux qu’avant, mais la grosse machine a perdu en charme.
Malgré un deuxième album assez fatigant, quand La Roux entonne ses tubes, « Bulletproof » et compagnie, difficile de ne pas ressentir un certain enthousiasme. On conclut ce Rock en Seine fort avec Queens of the Stone Age. Et comme à Primavera, la bande à Josh Homme possède une puissance phénoménale. Une conclusion jouissive idéale.
Meilleur moment : les chorégraphies de Janelle et sa chanteuse sur « Electric Lady ».
Pire moment : Selah Sue.