Vidéo : En 1997, le roster de Matador s’invitait dans une émission pour enfants
En 1997, l’un des labels iconiques de l’indie-rock américain des années 90, Matador, sortait une compilation intitulée What’s Up accompagnée d’une VHS des plus fameuses. Un peu moins d’une demi-heure dans un univers parallèle, où l’on peut voir Bill Boggs, détenteur de 4 Emmy Awards, animer une émission pour enfants.
Jusqu’ici rien de trop anormal, jusqu’à ce que l’on retrouve en plateau Railroad Jerk, le guitariste de Yo La Tengo Ira Kaplan, ainsi que Liz Phair. Ce casting parfait présente à travers différents sketchs, plus ou moins sérieux, les différentes étapes nécessaires à l’élaboration d’un album. Sans oublier Mr. Bull, la mascotte ensanglantée et assez perturbante du label qui a certainement traumatisé quelques enfants en plateau, tout comme l’explication extrêmement détaillée fournie par Patrick Amory (directeur général de Matador) sur le pressage d’un vinyle.
Un bon bol de nostalgie pas vraiment dans les habitudes du label américain mais qui vient accompagner la sortie d’une nouvelle aile de leur site. Intitulée This Day In Matador History, cette catégorie permet de consulter sous la forme d’un calendrier les albums ayant marqués l’histoire du label depuis ses débuts en 1989. De quoi replonger dans les catalogues de Cat Power, Pavement, Mogwai, Guided By Voices ou des petits nouveaux comme Iceage.
Encore mieux qu’une vidéo, voici un grand discours de Gerard Cosloy, co-fondateur du label : “Ce n’est pas que les fondateurs et coproprétaires de Matador n’ont aucun intérêt concernant l’histoire de la musique. Ni qu’ils sont allergiques à la nostalgie. Ou même qu’ils sont tellement obsédés par le futur, ou, qu’ils préférent être jugés sur leur production actuelle. Non, la triste vérité de cette situation est que nous avons tellement abimés nos cerveaux et oreilles, que l’on ne se souvient plus des moments marquants dans l’histoire de Matador. Vous pensez que je rigole ? Quel autre label de cette dimension ignorerait complétement son vingt-cinquième anniversaire ainsi que l’argent facile et l’auto-congratulation qui l’accompagnent ? C’est exactement le genre de gaffes qui ne seraient pas arrivées si l’on avait pris le temps de classer l’histoire de Matador sous la forme d’un site/calendrier. Après 27 ans, on fait enfin les choses comme il faut. Profitez-en (et gardez en tête que tout ce que l’on fait maintenant est 1000% mieux).”