Une journée très particulière en Nouvelle-Zélande avec Breakbot
Pilier historique de Ed Banger, responsable avec son complice Irfane de ce que l’on peut considérer comme l’un des plus gros tubes de la maison, Breakbot nous raconte, non pas une nuit comme il est d’usage dans cette rubrique, mais bien une journée particulière au pays des Kiwis. Mais alors vraiment très particulière.
Article issu du Tsugi 141 : 18 ans d’Ed Banger, en kiosque et en ligne.
« On aurait dit que c’était mon chien et que je ne l’avais pas vu depuis des mois. En levant la tête, j’aperçois le douanier qui l’accompagne. La fête est déjà finie. »
« Pour le Nouvel An 2013, Irfane et moi devons jouer au festival Rhythm&Vines en Nouvelle-Zélande. Nous décidons donc de partir une semaine en avance pour découvrir cette île paradisiaque. Je ne sais plus pour quelle raison, mais nous n’avons pas voyagé ensemble. Irfane et sa compagne Sarah sont arrivés quelques jours avant moi. Nous sommes le 24 décembre 2012. C’est au terme d’un fatigant périple de trois vols cumulant une trentaine d’heures environ que j’atterris à Auckland. Il me reste encore quelques heures de bus pour rejoindre les amis dans le petit bach (cottage en bois typique du lieu) au bord de l’eau que nous avons loué à Paihia, au nord du pays. Mais le sort en décide autrement.
À la sortie de l’avion, un charmant labrador noir vient me faire la fête. On aurait dit que c’était mon chien et que je ne l’avais pas vu depuis des mois. En levant la tête, j’aperçois le douanier qui l’accompagne. La fête est déjà finie. Nous allons chercher mes bagages ensemble, et, sur le chemin, je remarque un type chauve et très musclé qui filme nos moindres faits et gestes. Je comprends alors que je vais devoir attendre un peu pour prendre le bus. Au terme d’une fouille méticuleuse de mes effets personnels et d’une inspection de mon matériel pour mixer, les douaniers reviennent avec une “mauvaise nouvelle”. Ils me sortent une liste interminable de stupéfiants dont ils ont trouvé des “particules” dans mes affaires. Je n’ai jamais entendu parler de la plupart des produits cités. N’étant pas stupide au point de transporter des drogues à l’autre bout de la planète, je clame haut et fort mon innocence. En vain. Après plusieurs heures d’une attente plutôt inconfortable les douaniers me réservent une dernière surprise. Ils vont devoir me mettre à nu.
Et c’est ainsi que je me retrouve à poil devant deux vieux Néo-Zélandais courtois, mais zélés. “Can you lift yourself up?”, me demande l’un d’entre eux. N’ayant pas réellement saisi la requête, je mets les mains sur les hanches, et fais un petit saut, comme si je me soulevais. Le douanier pointe vers son entrejambe pour m’indiquer que je n’y suis pas, et qu’il fallait que je soulève mes parties génitales. “Nothing here, nothing there, happy new year!”, je leur rétorque après m’être exécuté. Le cauchemar touche à sa fin. Le caméraman, qui a tout documenté (sauf le strip-tease malheureusement), me demande de signer une décharge pour que je puisse apparaître dans l’émission qu’il prépare. Je refuse et retrouve ma liberté d’un pas pressé.
Après quelques heures de bus, c’est épuisé mais soulagé que je rejoins Irfane et Sarah sous une averse tropicale à Russell. Le festin de Noël au bord de la charmante Baie des Îles peut enfin commencer. Six mois plus tard, je vois passer un tweet où j’en déduis que malgré mon objection d’apparaître dans cette émission à sensation sur les douaniers avec leurs chiens dans l’exercice de leur fonction, j’y figure tout de même ! Flouté, mais bien reconnaissable. Pour les plus curieux, Dog Squad New Zealand s05e03 est disponible sur Dailymotion [ce n’est plus le cas aujourd’hui, ndr]. »
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