Une fondation créée en soutien aux victimes d’abus sexuels dans la musique
Dorothy Carvello, autrice et ex-dénicheuse de talents pour Atlantic Records, vient de lancer une nouvelle fondation au nom évocateur : « Face the Music Now« . Le but ? Apporter l’aide aux victimes de harcèlement sexuel et d’abus sexuels dans l’industrie musicale.
La fondation se concentrera sur plusieurs points : dévoiler des antécédents de violences sexuelles dans le milieu, limiter les des accords de confidentialité mis en place pour faire taire les victimes, et appeler à la responsabilité. L’éducation est également un gros point-clé pour la fondation : elle s’engage à instruire les leaders de l’industrie, les nouveaux chefs de file, sur le traitement équitable femmes-hommes sur leur lieu de travail.
Selon la fondation, 72% des musiciens qui s’identifient en tant que femme ont déclaré avoir été victimes de discriminations dans l’industrie de la musique. 67% d’entre elles disent avoir été victimes de harcèlement sexuel, et seulement 15% des victimes ont porté plainte ou averti les autorités compétentes.
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« En tant que victime, j’ai vu et vécu la façon dont le harcèlement sexuel et la maltraitance brisent celles et ceux qui y survivent. Psychologiquement, financièrement et professionnellement », détaille Dorothy Carvello sur le site web. « Ce n’est pas une histoire d’argent ; l’objectif de la fondation, c’est d’aider les gens à recoller les morceaux. On parle d’abus de pouvoir. C’est un phénomène généralisé et vieux de plusieurs dizaines d’années. Nous voulons aider les survivant-e-s à trouver la force de s’exprimer, de reprendre ce qui leur appartient. »
Dans le conseil d’administration de la fondation, on retrouve des gens de poids comme l’écrivain et interprète Bruce Roberts, l’ancien agent spécial des Services Secrets américains Rob Savage, ou encore Beverly Keel, doyenne de l’Université de Média et Divertissement de Middle Tennessee : « à travers ma carrière dans l’industrie de la musique, du journalisme et maintenant du milieu universitaire, j’ai vu comment l’industrie fonctionne bien au-delà des normes traditionnelles, dit Keel. On se sent très seule en étant la seule femme dans la pièce. En travaillant avec Dorothy et la fondation, je suis maintenant engagée à donner aux victimes de maltraitance le pouvoir de s’exprimer et à garantir que les futurs leaders ne perpétuent pas les abus de pouvoir devenus bien trop fréquents. »
Une initiative engagée, nécessaire, même primordiale qui pourrait -et devrait- donner des idées à d’autres collectifs et fondations.