Une expo berlinoise célèbre le krautrock
Il y a plus de cinquante ans, l’Allemagne devenait l’épicentre créatif du rock, à travers le krautrock, et des groupes comme Can, Neu! ou bien sûr Kraftwerk. Une période révolutionnaire, célébrée en ce moment à Berlin via une exposition au musée Bröhan, jusqu’au 24 avril.
Krautrock, soit littéralement “rock choucroute”. C’est par ce terme (en réalité uniquement employé par les anglais, du moins à l’époque) que tout un courant a été désigné. Né à la toute fin des années 1960, dans la foulée de la vague libertaire de 1968, il témoignait de la volonté d’une génération née sur les ruines du nazisme d’explorer d’autres voies. De Düsseldorf à Cologne, une galaxie de musiciens va ainsi révolutionner le rock : Can, Neu! puis La Düsseldorf, Amon Düül II, ou même Tangerine Dream et Kraftwerk. Sur la base du rock psychédélique, ils en ont fait autre chose, à la frontière du rock, de l’électronique naissante, du jazz et de la musique contemporaine.
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Ce passé glorieux est aujourd’hui célébré dans une exposition du musée Bröhan, à Berlin, depuis le 2 mars jusqu’au 24 avril. Celle-ci regroupe environ 80 affiches, représentatives de la mise en image de cette musique cosmique. « Le krautrock a représenté une émancipation pour les musiciens allemands » explique au Guardian Gerd Siekmann, curateur de l’exposition. Il s’agit de la première consacrée au genre en Allemagne. Siekmann explique d’ailleurs avoir réuni ces affiches principalement grâce à des fans étrangers. Même les groupes concernés n’avaient presque rien conservé. Mais il leur pardonne : « Ils étaient simplement trop concentrés à regarder le futur plutôt que de penser au présent ». Une belle manière de voir les choses.