Un opéra revisité par Nina Kraviz, Peaches, Moritz von Oswald et Sven Marquardt du Berghain
Le festival de Bayreuth, créé en 1876 par Richard Wagner, est un événement dédié aux arts lyriques. Il se tient du 7 au 13 août prochain dans la ville du même nom en Allemagne et pour l’occasion, on découvre un projet de films innovant. Lancée par le constructeur automobile Audi qui soutient le festival, la série vidéo intitulée Zeitgeist a pour objectif de promouvoir le dialogue entre disciplines artistiques. Le résultat, c’est Black Mountain, un court métrage alliant musique électronique, opéra et mise en scène.
Pensée par le collectif artistique Like A Wild Beast’s Fur aux côtés de Moritz von Oswald et Jan Engel, conseiller culturel, la vidéo est une adaptation de l’opéra de Wagner, Parsifal. Interdite de représentations en dehors du Palais des Festivals de Bayreuth pendant vingt ans, l’oeuvre musicale est aujourd’hui l’une des plus jouées du répertoire du compositeur. Entre épopée médiévale et recherche psychologique, Parsifal raconte l’histoire d’un jeune homme du même nom qui, protégé du monde par sa mère toute sa vie, finit par découvrir le péché et le mal. Il part en quête du Graal pour sauver son âme, à travers un royaume mystique et magique.
La scénographie choisie pour la vidéo suit les aventures de Parsifal mais il ne reste aucune trace de chant lyrique. A la place, on découvre une bande-son techno composée par Nina Kraviz, Peaches, Moritz von Oswald et le collectif LAWBF. Les costumes et le jeu sont fidèles à l’oeuvre d’origine, seulement les acteurs ne nous sont pas inconnus. Peaches dans le rôle de Kundry, la sorcière maudite ou Sven Marquardt (le physio du Berghain, oui) dans celui du puissant Graal… Du début à la fin des dix minutes du film, on ne sait à quoi s’attendre. C’est en tout cas un projet d’ampleur aux choix artistiques innovants dont on ne peut passer à côté : « Avec Black Mountain, nous ajoutons un nouvel élément artistique et progressif à notre collaboration avec le Festival de Bayreuth. Nous donnons aux créateurs la liberté de reconstruire l’œuvre de Richard Wagner. En résulte un travail artistique présentant une œuvre modernisée à différentes générations« , déclare Wayne Griffiths, directeur des ventes AUDI AG. Le court métrage est diffusé dans la Galerie Bensperger jusqu’à la fin du mois et visionnable en ligne.