« Um Dada » : premier album solo de Stephen Mallinder, le co-fondateur de Cabaret Voltaire.
Est-il possible de composer un album à la fois robotique et humain ? Stephen Mallinder, co-fondateur de Cabaret Voltaire, est de retour avec un premier album solo. Intitulé Um Dada, ce LP prolonge son travail au sein du fameux groupe de Sheffield, créé en 1974 et qui fut durant plus de 20 ans une figure tutélaire de la new wave pré-techno et de la musique industrielle. À l’époque, les travaux du Cabaret Voltaire (nommé ainsi en hommage au mouvement Dada) consistaient en grande partie à expérimenter l’électronique ainsi que l’art de la performance. Au coté de Richard Kirk, qui était le leader de Cabaret Voltaire, Stephen Mallinder a contribué à faire de ce groupe l’un des plus influents et novateurs de leur époque. On retrouve aujourd’hui l’univers et les sonorités de Cabaret Voltaire dans Um Dada, l’album personnel de Stephen Mallinder. À travers ces neuf morceaux, Il a voulu retranscrire ce coté DIY et authentique avec lequel il réalisait leurs productions à l’époque. Un aspect artisanal qu’il avoue ne plus reconnaître dans la musique actuelle : « Il y a trop de léchage de doigt numérique en ce moment. Et il y a une fausse nostalgie étourdie du passé analogique. Désolé d’éclater votre bulle, mais la vérité de l’histoire est plus banale, pratique, pragmatique. Um Dada, c’est du « vrai jeu » – copier-coller, mots perdus, collage vocal, sons simples – des choses qui ont été perdues dans le déterminisme actuel de la technologie. Laissons les machines se parler, laissons les danser … Elles mènent, nous les suivons. » Coté musique , l’album s’ouvre sur le robotique « Working (You Are) », une boucle assez simple à laquelle viennent s’ajouter de nombreux effets synthétiques. Mallinder propose également des titres plus mécaniques et complexes comme « Satellite » ou « Um Dada » qui illustrent bien son expertise musicale. Tout au long de l’album, dans des morceaux comme « Prefix Repeat Rewind » ou « Flashback », Mallinder distille de manière subtile des samples vocaux de sa propre voix. Cela donne un aspect plus organique à l’ensemble. Dans sa globalité, Um Dada a un côté presque kafkaïen mais ne perd jamais le contact avec la réalité. Il joue avec les idées préconçues et prend souvent à contrepied, tout en restant dans une musique simple et réaliste. C’est comme être devant un patchwork musical, à la fois authentique et surréaliste, à l’image de la pochette de l’album.
L’album en écoute juste ici :
La cover de Um dada par Stephen Mallinder :