Tyler, The Creator, Max Richter, Wu-Tang Clan : les concerts Tiny Desk sont une mine d’or
Une émission qui porte bien son nom. Le concept de Tiny Desk est simple, mais terriblement efficace. À chaque épisode, un artiste ou un groupe sont invités à se produire durant une quinzaine de minutes dans un petit bureau de la National Public Radio. La radio généraliste américaine, crée en 1970, a accueilli depuis 2008 plus de 800 artistes venus du monde entier comme le Wu-Tang Clan, Blood Orange, Chromeo, IDLES, Cat Power ou Kurt Vile. Et si vous n’en avez jamais entendu parler, alors il y a de quoi être heureux pendant les prochains jours.
Mais ces dernières années ont marqué un nouveau cap pour l’émission qui s’est fortement diversifiée en invitant des gros noms et des jeunes talents de toutes scènes et tous horizons. Il n’y a qu’à regarder la programmation des derniers mois pour s’en rendre compte : la star montante du reggae Koffee, Coldplay qui reprend Prince, les excellents Freddie Gibbs et le beatmaker de génie Madlib, la chanteuse Snoh Aalegra, SiR, l’étoile montante de la RnB à la sauce californienne de Top Dawg Entertainment, le compositeur électronique Max Richter ou encore la harpiste Bridget Kibbey.
La salle dans laquelle se retrouve chaque artiste n’est pas anodine. Il s’agit du décor dans lequel Bob Boilen et Robin Hilton enregistre le podcast « All Song Considered », qui perdure depuis 2000. Le premier nommé, écrivain et ancien membre du groupe Tiny Desk Unit, est d’ailleurs le créateur de l’émission Tiny Desk Concerts. Une idée qui lui vient d’une suggestion de Stephen Thompson, comme il le révélait à Billboard. Lors d’une discussion avec la chanteuse Laura Gibson, à la suite de son concert au SXSW Music Festival, son collègue Stephen Thompson, déplorant la mauvaise sonorisation du concert, propose à la chanteuse de venir jouer au bureau de Bob Boilen. De là naquit l’idée originale de Tiny Desk.
Une anecdote, révélée par Bob Boilen à Billboard, en dit long sur la méticulosité du show. Lorsqu’il y invitait Lizzo, la chanteuse souhaitait pouvoir chanter seule sur son instru, comme elle le fait en concert. « Nous ne faisons pas comme ça, lui aurait répondu Boilen, va monter un groupe ». Ni back, ni autotune, peu de compression, le concert doit être le plus naturel possible. Cette volonté a donné lieu à quelques interprétations iconiques, comme celle de Tash Sultana ou Tyler, The Creator.
Depuis le premier concert livré par Laura Gibson en 2008, au dernier par Kirill Gerstein le 11 mars, presque rien n’a changé. Le décor s’est fourni en détails, l’angle de la caméra et sa qualité, ainsi que celle du micro ont changé. Mais le contenu reste le même, Tiny Desk est une émission où le naturel est la clé, qui puise dans la façon de faire du jazz, sans effet, sans fioriture. On s’y surprend à redécouvrir nos artistes favoris sous un jour nouveau, dans un contexte qui installe une sorte d’intimité entre l’artiste et l’internaute.
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