🔊 Tsugi Podcast 625 : Shonen Bat, la club music du futur casse bien les dancefloors
Pour ce Tsugi Podcast 625, c’est Shonen Bat du collectif La Forge qu’on accueille. Comme il nous le confie dans l’interview qui suit, le RĂ©mois a comme une envie pressante de clubbing et ça s’entend : la sĂ©lection casse un dancefloor en deux.
Pour ce mix, on accueille Shonen Bat, dont le nom est tirĂ© de l’Ă©trange gamin armĂ© d’une batte de Paranoia Agent. Petite diffĂ©rence avec le personnage de l’anime, il n’est pas Japonais mais Français, et plutĂ´t que de casser des bouches avec sa batte, il prĂ©fère balancer des balles techno. Subarashii ! On le connaĂ®t surtout comme membre fondateur de l’excellent collectif rĂ©mois La Forge, prĂ©sent notamment cet Ă©tĂ© au festival La Magnifique Society.
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Pour ce mix, il avait envie de restituer l’ambiance d’un club dans le salon de ses potes oĂą il l’a rĂ©alisĂ©. Bien Ă©videmment, on parle ici du peak-time, pas besoin de warm-up pour ce mix qui commence fort dans le chaos des breakbeats, enchaĂ®nant ensuite sur de la techno 4×4 , tantĂ´t sombre et mentale, tantĂ´t groovy et entraĂ®nante, pour enfin se terminer en montant les BPM Ă fond sur ce track nĂ©o-gabber du gĂ©nial Djrum. Ă€ la fin de l’heure, vous aurez l’impression d’ĂŞtre passĂ© dans un vortex direction le futur, rincĂ©s que vous serez mais exaltĂ©s de ce grand delirium sonore.
« Tous connectés par le seum, mais ça produit des belles choses ! »
Raconte-nous ton travail derrière ce mix, qu’est-ce que tu avais en tĂŞte ?
J’ai enregistrĂ© ce mix chez mon pote Enguerrand alias Galopin, merci Ă lui. Je vais rĂ©gulièrement voir mes amis Ă Reims pour mixer, ça se passe surtout en petites soirĂ©es appart mais on donne toujours tout ce qu’on a dans notre cĹ“ur derrière les platines. MĂŞme si pour l’instant on partage ça Ă un public très restreint, on a toujours la mĂŞme ferveur que si on jouait devant un “vrai” public ; et puis, on sait que ça finira bien par reprendre, on a vraiment, vraiment hâte, comme tout le monde. C’est ce que j’ai voulu transmettre Ă travers ce set, une envie folle d’être en club et de faire la fĂŞte… mais contenue dans un petit salon de 20m². Au niveau de la sĂ©lection, je suis dans un registre assez Ă©clectique et international. Des classiques comme DJ Deep ou Kink, de la techno UK, de la club music japonaise. J’aime toujours conserver une grande part d’émotion dans mes sets avec une vibe souvent très mĂ©lodique, parfois dans un univers très lumineux, tantĂ´t plus sombre. Ă€ l’image de mes productions, on est dans un registre très technologique, futuriste avec un aspect dystopique et un peu Ă©trange aussi que j’aime toujours dĂ©velopper. Il y a une dimension bien fun et psychĂ©e avec un son de Bjarki, « 3-1 Tap Lush » qui reprĂ©sente bien ce dĂ©lire pour moi. Puis j’ai placĂ© quelques tracks de potes dont j’aime beaucoup le taf : Kalli, Lebird et Calling Marian.
Qu’est-ce que tu fais d’autre en ce moment ? La situation sanitaire t’inspire ou t’aspire ?
Cette pĂ©riode m’a Ă©normĂ©ment inspirĂ©. Le processus a Ă©tĂ© assez long parce qu’au premier confinement en mars 2020, j’ai connu une des pires pannes d’inspiration de ma vie, sur le plan de la composition et de la production, avec son lot d’angoisses et de remises en perspective. Du coup, j’ai dĂ©cidĂ© de me concentrer sur d’autres choses. Je me suis beaucoup investi au sein de mon collectif La Forge, j’ai Ă©coutĂ© beaucoup de son et je me suis perfectionnĂ© sur les platines. Puis il y a eu le dĂ©clic en septembre : fraĂ®chement installĂ© dans une belle coloc Ă Saint-Denis, j’ai rĂ©Ă©coutĂ© plein de projets sur mon Ableton, et je me suis dit que j’avais matière Ă faire un album. Aujourd’hui, il est quasiment fini et j’ai immensĂ©ment hâte de le sortir, après l’étĂ© sĂ»rement, car on a clairement tous besoin de vacances et de fĂŞte. Quant Ă La Forge, je reste très productif sur les compiles et la gestion du collectif, on vous prĂ©pare notamment une compilation summer rave spĂ©ciale qu’on sort bientĂ´t et dont on n’est pas peu fiers !
« Une envie folle d’être en club et de faire la fête. »
Comment tu vois la scène électronique française actuellement ?
Il y a depuis un an une émulation au sein de cette scène qui met du baume au cœur. La crise a permis de mettre en lumière le talent d’énormément de gens et nous a transmis un esprit de partage qu’on ne développait pas autant auparavant. Tous connectés par le seum, mais ça produit des belles choses ! (rires) Et s’il y a un acteur qui a aidé de nombreux labels indépendants dans ce sens, c’est bien Underscope. Lorsqu’ils nous ont contactés pour rejoindre leur structure en septembre dernier, ça nous a donné une sacrée patate. Il y a aussi d’autres gens qui montent des projets super cool un peu partout, entre autres le Vénus Club, un collectif composé à 100% de meufs, vraiment une grande bouffée d’air frais dans ce milieu très masculin. J’ai fait beaucoup de découvertes et de rencontres depuis un an, que ça soit à travers le streaming, les podcasts ou les collaborations avec La Forge. C’est toujours frustrant de ne pas pouvoir interagir en vrai sur un dancefloor, mais bon, l’été arrive et le soleil aussi. On garde toujours la ferme conviction que la fête telle qu’on l’aime va reprendre bientôt et ça va être monstrueux.
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Tracklist du mix
Kalli – Only Ruins
LFO – Kombat Drinking
µ-Ziq- Monj2
Rerekat – Sensitive
TWR72 – Summer Bod
DJ Deep & Roman Poncet present Adventice – Exsurgence (Percussive Mix)
Bjarki – 3-1 Tap Lush
Grauzone – Eisbaer (Lebird Live Edit)
Pelada – Asegura
Carpainter – Impulse
Ejeca – Polar
The Butcha – 6 Hubert St.
Kink – Teo Techno
Dense & Pika -Who Cares Who Wins (Danny Daze Remix)
Floating Points – LesAlpx (Original Mix)
Jabes – HxH
Calling Marian – Rainmaking
Clark – To Live And Die In Grantham
Shadowax – I Want To Be A Stewardess
Djrum – Hard To Say