Tsugi Podcast 598 : Marina Trench
Figure de la scène house parisienne, Marina Trench signe pour Tsugi un podcast progressif où les transitions se dégustent comme une dernière glace estivale. Un mix solaire idéal pour écouter en fin d’après-midi.
Validée par le maître de la house de Chicago Kerri Chandler, la jeune Marina Trench a fait du chemin depuis ses débuts aux platines. De ses balbutiements à Bordeaux jusqu’à son éclosion à Paris à partir de 2014, elle s’est vouée une passion pour la galette house, qu’elle n’a cessé de chiner dans les bacs neufs et poussiéreux des disquaires. De cette passion est née une vocation puisqu’elle ne mixe qu’exclusivement sur platines vinyles aujourd’hui. Réfléchie et minutieuse, Marina Trench a apporté une longueur à la scène house parisienne à partir de la seconde moitié des années 2010, aux côtés de gars comme Flabaire, Mézigue ou Mad Rey. Forte des ses trois EP (Signature, Pt.1 — où Kerri Chandler propose deux versions du titre « Mtme » —, et Pt.2 en 2019, puis Waterside cette année) et ses mixes sur Rinse FM, Rinse France, Worldwide FM — la webradio de Monsieur Gilles Peterson —, elle laisse désormais surfer sa house solaire au groove contagieux sur les dancefloors européens. C’est dans cette veine qu’elle livre à Tsugi le podcast 598, bourré de bonnes pépites house, soulful et garage.
Parle-nous de la composition de ce mix très progressif…
Déjà, quelques ami(e)s proches étaient avec moi lorsque j’ai enregistré ce mix chez moi dans mon studio, ce qui a tout de suite amené une forme de spontanéité. Le set parcourt différents registres, principalement orientés house. On commence avec une progression qui part de la soulful, au garage, avec une house plus vocale, pour finalement se plonger dans une énergie plus deep avec des sonorités plus sombres et des enchaînements plus étendus sur la durée. J’aime bien l’idée d’une construction progressive qui t’amène vers des moments inattendus.
Tu t’es mise à mixer de façon sérieuse en 2014, quel premier bilan tires-tu de ton parcours six ans plus tard, et avec trois EP à la clé ?
Je suis reconnaissante de ce que la musique a pu m’apporter, et je reste positive ! Me lancer dans la production musicale a été une ouverture majeure qui a contribué à m’épanouir et à faire évoluer ma façon de mixer et de concevoir la construction des sets en général. Côte mix, quand je regarde ma collection de disques que j’ai commencé à créer en 2014, je remarque que ma sensibilité musicale évolue en permanence, et la passion reste toujours intacte. Et puis échanger avec des artistes qui m’inspirent et me connecter avec un public renforcent le sentiment de contribuer à une communauté.
Justement, cette collection et cette passion, parlons-en. En tant que joueuse et chineuse de vinyle house, quel regard portes-tu autour de l’univers du vinyle ?
Je suis toujours admirative envers tous les acteurs de l’industrie musicale du vinyle. Il faut tant d’énergie, de temps et de passion pour continuer à faire vivre cette industrie. Jouer des disques c’est aussi une manière de soutenir cette scène, avec ses artistes, labels, disquaires, distributeurs, et j’en passe…
C’est quoi la suite pour toi ? Peut-être un premier album ?
Avant l’album, il y a plein de projets qui arrivent (rires) ! Et très prochainement, le remix que j’ai fait d’un artiste que j’adore va sortir sur le nouveau label berlinois Paloma Record, créé pendant le confinement pour supporter le lieu [le Paloma Bar de Berlin, ndlr]. Je suis également en train de préparer mon nouvel EP qui devrait sortir en début d’année prochaine si tout va bien !
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