Tsugi parie sur… Edamame
Extrait du numéro 89 de Tsugi, février 2016.
Si l’on voulait schématiser à l’extrême, on pourrait diviser les producteurs électroniques en deux catégories : les poètes rêveurs et les bouchers du dancefloor. À ce petit jeu idiot, le Chicagoan Ed Harris fait clairement partie de la première. Beats délicats, sons d’oiseaux et de pluie, légère influence musique du monde, synthés soyeux et aériens, une recette qu’on aurait pu croiser chez Ninja Tune ou, – si l’on voulait être mauvaise langue – dans les compilations Buddha Bar et Hôtel Costes de la charnière 90/2000.
Pourtant quelque chose fonctionne mieux que prévu dans la musique d’Edamame (une référence à ce petit snack japonais irrésistible composé de fèves de soja). Au cours de sa gigantesque mixtape Periderm (vingt morceaux), on se prend à apprécier les reliefs de sa musique, quand le hip-hop s’en mêle, la house se fait plus présente et la poésie qui s’en dégage trace un pont au-dessus de l’Atlantique, vers les Dream Koala et autres Superpoze qui commencent à cartonner chez nous. (François Blanc)