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© Captures YouTube / 'Parcels - Live Vol. 2'
20 octobre 2023

Toutes les expérimentations de Parcels condensées dans l’album ‘Live Vol. 2’ 💿

par Sasha Abgral

Enregistré en intégralité lors d’un concert secret à Paris l’année dernière, ce disque est une nouvelle preuve que, en studio ou en public, le quinquet Parcels est un monstre de la prise unique.

Cette nouvelle capsule temporelle dans laquelle nous emmènent le claviériste Louie Swain, le claviériste-guitariste Patrick Hetherington, le bassiste Noah Hill, le batteur Anatole “Toto” Serret et le guitariste Jules Crommelin, n’a rien de commun. Ce monde dans lequel le groupe a décidé de plonger pour Live Vol. 2, leur nouvelle compilation enregistrée en direct lors d’un concert secret au Palace arrive ce 20 octobre comme une évidence, malgré la surprise. Elle est pour le moins inattendue, bienvenue même, et constitue une opération à contre-courant avec le mouvement que le groupe a pu opérer depuis ses débuts -et en particulier leur premier album live. Réalisé comme une pulsion, l’album liait déjà les morceaux de leurs premiers EPs Clockscared et Hideout au premier album, avec supplément imperfections (du à un mixage qui garde les petites erreurs volontairement). Inexact dans son plus beau sens donc, il permettait déjà au groupe de s’exprimer comme en face de son public. Mais dans une moindre mesure, parce qu’en studio.

 

Live Vol. 2, une direction logique

Car il faut dire que le gros du travail du quintet originaire de Byron Bay, en Australie, s’est réellement fait sur la route. Une place infinie où il a pu comprendre ce qu’il voulait : « On avait déjà passé de nombreux mois à parcourir le monde, à jouer dans des festivals et à faire des concerts en tête d’affiche. On essayait de faire bouger le public. La dance music nous attirait, alors on a commencé à intégrer de longues transitions répétitives dans notre set« , explique Hetherington à propos de l’album. Le changement de genre, c’est peut-être pour cela que Live Vol. 2 ne ressemble en rien à ton album live typique. L’amour de Parcels pour la fluide connexion entre ses propres morceaux, rappelle une époque sonore encore inexplorée, du moins de manière explicite. C’est en plein dans son propre fief de Berlin que le groupe puise cet esprit d’une direction musicale inspirée par la culture club, et donc testée lors de leurs concerts à travers le monde l’an dernier.

 

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Produite en petit comité au Palace du 9ème arrondissement, cette nouvelle musique reste destinée à la grande échelle. Malgré les déstabilisations, rien n’est perdu de vue dans cet album. Pour cause, sa composition de douze morceaux, dont cinq nouveaux. La majeure partie, elle, est tirée de leur discographie déjà existante. Bref, il s’agit là d’un exercice axé sur une pop électronique, dont peu d’artistes ont le bon secret. Visiblement, Parcels l’a, et le fait comprendre vite. « Shadow » premier morceau de la deuxième partie du dernier album studio Day/Night, et introduction de ce live, troque les envolées orchestrales du canadien Owen Palet pour une production déjà plus pragmatique et underground. Le résultat n’en est que plus aérien. Il démarre un DJ set instrumentalisé sur fond de paroles prononcées par un public français bien étouffé. On en viendrait presque à oublier les quelques chanceux présents lors de l’enregistrement (pas nous, mais on profite quand même).

 

Expérimental, quand tu nous tiens

Malgré sa forte entrée en matière, la prestation que propose Parcels n’est pas exemptée de nuances, loin de là. Prenez par exemple « LordHennessy« , voyage onirique plus équilibré qu’on n’aurait pu deviner avec le morceau d’origine. Il nous transporte tout à coup vers le monde de la rave berlinoise, fait figure de boussole dans un avenir musical en constante évolution. Il est en accord avec la reprise de « Lightenup« , la criante harmonie située avant-dernière de l’album. Les transitions sont relativement brutes : en témoigne « Ascend« , où le piano de Patrick enchante même s’il choque en plein milieu d’un univers résolument disco. Et ainsi de suite. Curieusement, c’est l’impatience omniprésente de savoir ce qu’il est réservé aux titres originaux qui nous enivre dans Live Vol. 2.

Observez donc le groupe à l’époque de son tout premier album, et comparez-le à sa direction actuelle. Entre les deux : cinq ans mais surtout, un monde. Pourtant, rien de nouveau en ce qui concerne les cinq amis de Parcels. Il faut dire que leur son n’a jamais été inconnu pour personne. Depuis l’année de sa naissance, le groupe survole les textures palpables du classic rock des années 60 et 70, de Fleetwood Mac aux Beatles, en passant par les Beach Boys. Et il adopte des sonorités électroniques plutôt radicales, à la Cassius, Kraftwerk et Phoenix. Voilà la force de Parcels, voilà pourquoi son catalogue dit toujours quelque chose à quelqu’un : il a la particularité d’être autant adepte du 4/4, que des balades soul et des hymnes feel-good destinés aux amateurs de funk et de folk français. Les voici sur un autre registre hommage à la house mélodique et épique du milieu des années 90, qui leur ressemble autant qu’il les change.

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