Stephan Bodzin, en DJ-set ce dimanche à Marvellous Island : « Je compte bien passer le nouveau Garnier ! »
En vrac : Oxia, Charlotte de Witte, Amelie Lens, Alan Fitzpatrick, Maya Jane Coles, Michael Mayer, Kölsch, Point G en live, N’To et Joachim Pastor venus présenter leur projet Sinners, Oliver Huntemann, Julian Jeweil, Marc Houle, Konstantin Sibold, Agoria… Et Stephan Bodzin. Côté programmation, le festival Marvellous Island, se tenant ce week-end sur la plage de Torcy (aka LA base de loisir ayant marqué l’adolescence de tous les gosses du 77 nord), n’a pas fait les choses à moitié pour sa cinquième édition. Comme les sets ultra-carrés de Stephan Bodzin sont tout aussi fascinants qu’efficaces, on n’a pas pu s’empêcher de poser quelques questions à l’Allemand en attendant d’aller danser sur sa techno ce dimanche.
Tu vas jouer ce dimanche 7 mai à Torcy, dans le cadre du festival Marvellous Island…
Et j’ai vraiment hâte ! Je suis toujours pressé de jouer en France, et le line-up a l’air super cool. Je vais mixer dans un grand hangar, genre warehouse, tandis que le reste du festival est installé sur une base de loisir avec un lac et une plage. J’aime beaucoup jouer dans des endroits improbables, comme à l’Amsterdam Dance Event où je passais dans cette incroyable école, Het Sieraad (« le bijou » en français, ndlr), transformée en club pour l’occasion. Découvrir un nouveau lieu et l’investir pour y faire la fête, c’est excitant pour le public bien sûr, mais aussi pour l’artiste ! Mais je ne me prépare pas vraiment différemment de d’habitude, j’essaye simplement d’arriver assez tôt sur le lieu, au minimum une heure avant de jouer, pour me balader, sentir l’énergie…
Contrairement à d’habitude, tu y feras un DJ-set…
Oui, c’est super ! Je n’ai pas fait tant de DJ-sets ces derniers temps, je suis content, du coup je vais préparer quelque chose de spécial, je compte passer des nouveaux morceaux d’artistes entre les miens. Je pense vraiment jouer le génial nouvel EP de Laurent Garnier, sorti il y a quelques semaines sur Kompakt, une nouvelle sortie de mon ami Patrice Bäumel sur Afterlife, quelques unreleased de mon cru… Ça va être cool ! Je préfère jouer live en général, mais faire un DJ set est toujours marrant, et assez intense finalement.
Question débile : le festival s’appelle Marvellous Island… Qu’est-ce tu ramènerais sur une « île merveilleuse » si tu t’y retrouvais seul ?
Si j’étais seul ? Je ramènerais ma femme et ma fille bien sûr ! Mais si elles sont déjà là avec moi, je prendrais un bouteille de gin et un synthé Moog, ça devrait bien m’occuper !
Au tout début de ta carrière, tu produisais de la musique électronique très commerciale dont tu avoues sans problème ne plus être très fan. Mais, à côté de ça, tu as composé de la musique classique. Or, ces deux dernières années, les projets mêlant musique électronique et classique se multiplient de tous les côtés, notamment via Jeff Mills, Carl Craig et Francesco Tristano, Tale Of Us, K7! lançant le label dédié 7K!… Comment vois-tu cette tendance ?
Très personnellement, je ne compte pas ressortir mes vieux travaux classiques, je préfère me concentrer uniquement sur la musique électronique, sans vouloir non plus adapter mes morceaux techno avec un orchestre. Mais j’aime beaucoup ce nouveau mouvement, c’est très inspirant, même s’il y a autant de très bons résultats que d’albums un peu moyens. Parmi les bons, je suis complètement tombé amoureux du Voyage de la Planète de Marc Romboy, un album inspiré de la musique classique. Il a d’ailleurs joué avec l’Orchestre Philharmonique de Dortmund en janvier dernier, c’était sublime, un vrai voyage. Il n’y a pas de beat pourtant, mais il a fait un gros travail sur les synthétiseurs et les instruments classiques. C’est vraiment un bon exemple de mélange entre musique électronique et classique.
Tu vas beaucoup tourner ces prochains mois, tu auras le temps d’être en studio pour produire ?
Oui, j’espère bien finaliser un album cet été et le sortir à l’automne !
Il y a eu sept ans entre ton premier et ton second album, Powers Of Ten… Et voilà que seulement deux ans après, tu comptes en sortir un nouveau ? Pourquoi avoir tant accéléré ton rythme de production ?
C’est très simple : je fais un nouvel album pour continuer à me produire en concert. J’aime bien mixer bien sûr, mais au bout du compte, je suis un artiste live. Et je ne peux pas donner le même concert avec le même album pendant trop longtemps, là au bout de deux ans il faut que je me renouvelle – même si je joue mes morceaux de manière légèrement différente chaque soir. Donc je travaille assez intensément pour produire de nouveaux titres et pour mettre en place un nouveau show visuel. Par contre, je garderais le même set-up sur scène : on a beaucoup travaillé sur ces machines, ça a demandé beaucoup de recherches, et pour être tout à fait honnête je suis sûr que je joue avec les contrôleurs MIDI et les synthés les plus intuitifs qui existent pour un show électronique. Donc je garde !
Mais pourquoi un album ? Pourquoi pas sortir quelques EPs ou singles, comme beaucoup de producteurs font quand ils ont besoin de matière pour leurs lives ?
Je n’ai jamais vraiment aimé sortir des singles, à part sur des side-projets comme ma collaboration avec Marc Romboy. Je ne sais pas pourquoi… Je préfère raconter une histoire sur la longueur, et peut-être que j’aime bien mettre correctement en scène ma musique : je ne veux pas d’un chapitre, je veux le livre entier ; je ne veux pas un clip, je veux un long-métrage !