Ce lundi on a eu dû mal à choisir à la rédac’ sur quel album chroniquer, entre Prince Waly, Shygirl, Björk. Alors on s’est dit pourquoi pas ne pas faire les 3 ? 3 styles radicalement différents qui méritent tous un petit éloge dans nos colonnes. On vous conseille d’enfoncer vos écouteurs et de vous laisser bercer par les univers de ces artistes qui nous ont ébloui avec leurs nouveaux projets.
Prince Waly – Moussa
« Aucun mensonge, pas de romance, vérité, vérité. » C’est ainsi que s’ouvre le nouvel album de Prince Waly. Dicté par Arthur Teboul sur fond de battements de coeur, cet esthète des mots, fermait le dernier album du rappeur, BO YZ . Joli clin d’oeil. On prend les mêmes et on recommence. En mieux ? Le chanteur de Feu! Chatterton revient pour ouvrir ce nouveau projet qui porte en son nom, un marqueur d’authenticité : Moussa, prénom de Prince Waly. « Le prince est toujours parmi nous et son âme endolorie à pas mal d’histoires à vous raconter. » Comme nous le dévoile « Mercy », l’étoile montante Prince Waly a dû s’éclipser de l’industrie du rap pendant trois ans pour combattre un cancer. Il revient, en mode « Walygator » prêt à prendre sa revanche. En découle donc un album plus intimiste, dépouillé d’artifices. Il garde par contre son talent pour des productions travaillées, mélodiques souvent enchanteresses. Des invités de choix et fidèles au Prince s’invitent dans les 14 morceaux : la délicieuse voix d’Enchantée Julia et de Jazzy Bazz sur « Cra$h », sur le rythmé « Problèmes » Luidji et Makala nous livre de mémorables punchlines sur un thème indémodable du rap : les femmes.
Shygirl – Nymph
Jeune pépite, mais pas amateure : depuis 2016, Shygirl est à la tête du label londonien NUXXE (se prononce “niouxie”) qu’elle a fondé avec la Française Coucou Chloé (une autre Française y est également affiliée : Oklou). NUXXE a rapidement su faire sa place dans la scène underground grâce à son univers unique, son electronica inquiétante et fascinante qui emprunte au trip-hop, au gabber, à la pop, à la trap et d’autres encore, avec en plus des références aux jeux vidéo. Shygirl autant adulée par Rihanna que par Arca, sort son premier album, le tant attendu Nymph. Première chose qui nous saute aux yeux : sa facilité à parler de sexe. C’est rare, surtout pour une femme. Ensuite, avec sa fusion de pop des années 2000, d’électro distordue, drum’n’bass et hip-hop, elle n’oublie jamais d’affirmer sa sensibilité. La sirène sera le 10 décembre au Trianon de Paris.
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Björk – Fossora
5 ans après son dernier album Utopia, Björk est de retour avec Fossora. Un nom assez énigmatique qui provient latin « fossor » qui signifie « personne qui fouille, creuse, cherche, dans la terre ». « C’est mon album champignon. C’est comme si je creusais un trou dans le sol. Cette fois-ci, je vis avec des taupes et je ne fais vraiment qu’un avec la terre », avait expliqué la musicienne de 56 ans au Guardian en août. Un album composé en plein confinement, dans le chagrin de la perte de sa mère, l’activiste environnementale Hildur Rúna Hauksdóttir. Un album hommage donc, qui se concentre sur les liens quasi divins qu’entretient Björk avec la nature. Pour incarner ses morceaux, elle a fait appel à une chorale islandaise, qui donne des allures mystiques à cet album. Les enfants de Björk sont au rendez-vous avec son fils Sindri dans « Ancestress », et sa fille Ísadóra sur le morceau « Her Mother’s House ».