Le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) vient de dévoiler son rapport chiffré de la saison 2025 des festivals. Et le constat est plus qu’alarmant.  

L’année 2025 touchant à sa fin, il est temps pour le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) de dresser le bilan. Est-ce que la situation s’est améliorée par rapport à l’année 2024 ? Spoiler alert : non.

93% des festivals sont en difficulté financière

Les chiffres sont extrêmement préoccupants. La quasi-totalité des festivals adhérents (93%) du SMA peinent à se relever de cette saison 2025. Ce serait dû à ce qui est appelé « l’effet ciseau » : les dépenses augmentent largement tandis que les bénéfices diminuent. En effet, 72% des festivals notent une hausse des dépenses techniques par rapport à 2024 et 42% d’entre eux font part d’une baisse des recettes de billetterie.

Par ailleurs, les subventions se font de plus en plus rares dans un contexte politique tendu. « Les conséquences de la dissolution du Gouvernement et du vote tardif du Budget 2025 ont impacté toute la chaîne de financements : subventions de l’État, des collectivités territoriales… 38% des festivals ont subi une baisse de subvention départementale, et 33% une baisse de subvention régionale », explique le SMA.

Ainsi, 47% des festivals sont déficitaires. Cette année, le montant moyen des déficits est de 108 000€, l’année dernière, il était de 75 000€.

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Une hausse de la concurrence ?

Si la fréquentation des festivals reste bonne cette année – 52% ont affiché complet sur au moins une journée –, la concurrence augmente. Cela pourrait notamment expliquer pourquoi les difficultés financières s’accentuent. Selon le bilan du SMA, 1/4 des festivals se sentent menacés par les stades, arenas, Zéniths et autres mastodontes de la musique live.

Artistes et public semblent être plus attirés par ces formats. Par conséquent, 44% des festivals ont remarqué une indisponibilité des artistes qui privilégient souvent ces salles. Du côté des publics, cela s’explique par la contrainte. Leur pouvoir d’achat étant de plus en plus limité, ils préfèrent choisir un événement par an. 

Quel avenir pour ces festivals ?

Malheureusement, les difficultés s’accumulant en raison de nos contextes politique et climatique, il est compliqué de rester optimistes pour la suite. 8% des festivals disent avoir reçu des menaces liées à leur programmation. On pense, par exemple, au groupe de rap nord-irlandais Kneecap – connu pour ses prises de position politiques en faveur de la Palestine – et à sa présence critiquée à Rock en Seine. Pour rappel, la ville de Saint-Cloud a retiré une subvention de 40 000€ au festival. 

Côté réchauffement climatique, 48% des festivals disent avoir subi des aléas qui ont eu de fortes conséquences sur leur organisation. Certains ont dû annuler des jours entiers à cause de violents orages et de fortes chaleurs. 

En 2024, 14% des festivals inscrits au SMA n’étaient pas certains de la tenue d’une prochaine édition. Aujourd’hui, ce chiffre est monté à 24%.