Sabres laser, vaisseaux impériaux, Dark Vador : comment les sons de Star Wars ont été faits
À l’occasion de la journée internationale de Star Wars ce mardi 4 mai, on vous parle des meilleurs sons et bruitages de la saga, de leur conception à leur application. May the 4th be with you.
Star Wars est célèbre pour ses effets visuels conçu par les studios Industrial Light & Magic de George Lucas qui ont révolutionné l’histoire du cinéma. Mais Star Wars c’est aussi des sons incroyables, des créatures aux droïdes en passant par les armes et vaisseaux. Pour cette saga, c’est au designer audio Ben Burtt que l’on doit ces coups de génie. En ce 4 mai, journée de Star Wars dans le monde, on vous raconte l’histoire derrière quelque-uns des sons les plus emblématiques. Que la force soit avec vous.
- Le tir de blaster
Probablement le son que l’on entend le plus à travers les films, devant même celui du sabre laser. Le blaster, la véritable arme iconique de Star Wars ? L’histoire de son bruitage nous vient de son concepteur, Ben Burtt. Alors qu’il randonnait avec sa famille, il tombe sur une tour de radio arrimée à des câbles. En butant sur l’un d’entre eux, il se rend compte du potentiel du son produit, et l’implémente pour bruiter les tirs dans le premier film Star Wars de 1977, qui se nommera par la suite Un nouvel espoir. Le principe fut appliqué pour tous les autres bruits de lasers, qu’ils soient gros comme celui de l’Étoile noire ou plus petits comme les pistolets, avec des câbles plus ou moins grands et en ajoutant toute une bardée d’effets. Jolie prouesse.
- Les charges sismiques de Jango Fett
Pour la deuxième place dans cette liste, voici un son tiré du deuxième épisode (L’Attaque des clones) et un classique parmi les fans de la deuxième trilogie. Après un premier affrontement sur Kamino, Obi-Wan Kenobi prend en chasse le Slave 1 de Jango Fett dans la ceinture d’astéroïdes de Geonosis et ce dernier lâche des bombes sismiques pour le semer. Deuxième trilogie oblige, c’est le tout numérique qui règne ici, le son est donc produit par des ordinateurs et des techniques numériques de design. Et quel son ! Décrite par Ben Burtt comme « un trou noir audio« , la bombe semble d’abord aspirer tout le son du film, pour ensuite dégager avec un délai une onde de choc destructrice et un bruit massif. Même sur nos petites enceintes, ce bruitage est carrément renversant, mais alors au cinéma lors de la sortie du film en 2002, c’était d’autant plus marquant. Au point que certains en ont même fait un track hardcore un peu pourri.
- Le vrombissement des chasseurs impériaux
Dans Star Wars, outre la fameuse Étoile noire ou ses gigantesques croiseurs, l’Empire peut compter sur des vaisseaux un peu cheap, les chasseurs TIE (Twin Ion Engines). Cheap car, au vu du nombre que Luke Skywalker et ses copains défouraillent, ce genre de vaisseau a l’air facilement remplaçable. Leur principale force réside donc dans leur nombre, et surtout leur vrombissement terrifiant qui évoque les sirènes des bombardiers Stukas de la Deuxième Guerre mondiale. Ce bruit est en réalité celui d’un cri d’éléphant, tiré du film d’Errol Flynn Roots of Heaven de 1958, combiné par Burtt avec le bruit d’une voiture qui roule sur une route mouillée. En voilà un résultat bien flippant. Ce bruit, devenu tout autant synonyme de l’Empire que la célèbre « Marche Impériale » de John Williams, n’était pourtant à l’origine pas destiné aux vaisseaux : il s’agissait d’un choix de dernière minute car Burtt n’avait plus d’autres bruitages, alors qu’il réservait ce son probablement à des lasers. Pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
- Les cris de Chewbacca
Si Chewbacca ne parle pas, c’est surtout parce que les moyens de l’époque était limités et que le costume du personnage n’avait pas de lèvres articulées. L’acteur Peter Mayhew (décédé en 2019) pouvait donc seulement ouvrir la bouche et émettre des grognements qui devaient sembler authentiques à une langue. Pour élaborer ces cris, Burtt enregistra avec un magnétophone un lion, un blaireau, une otarie ; Tarik et Pooh, deux ours du zoo de San Jose ; ainsi qu’un morse du zoo de Long Beach nommé Petula, qui gémissait car son bassin avait été vidé pour nettoyage. À partir de cette banque de sons d’animaux, Burtt adaptait le bruit produit par le wookie selon l’ouverture de la bouche et l’émotion qui devait s’en dégager. Toujours aussi ingénieux.
- Le respiration de Dark Vador
C’est un bruit que même les derniers irréductibles qui n’ont pas vu Star Wars connaissent forcément. Redouté à travers la galaxie, on sait que la respiration de Dark Vador est peut-être la dernière chose qu’on entendra. On se souvient d’ailleurs, dans le spin-off Rogue One (l’un des meilleurs films de la galaxie Star Wars, oui), de la scène où Vador apparaît dans le noir complet où seule sa respiration se fait entendre, suivi de son sabre laser rouge qui s’allume et d’un massacre mémorable. Dans le script d’origine de 1977, le cyborg était censé faire encore plus de bruit : le battement de son cœur était censé produire un son rythmique, un mouvement de tête et des moteurs s’enclenchaient aussi. Mais le designer sonore et son équipe abandonnent vite l’idée, car le personnage était « aussi bruyant qu’une salle d’opération d’urgence« . Burtt a alors l’idée de placer un microphone dans un vieux détendeur de plongée Dacor et de simplement respirer avec. Brillant.
- Le sabre laser
Comment ne pas finir cette liste par le sabre laser, cette arme légendaire des Chevaliers Jedi qui émet ce bourdonnement caractéristique. Accrochez-vous, l’élaboration du bruitage fut complexe : Burtt était à l’époque projectionniste dans son école de cinéma qui possédait deux vieux projecteurs Simplex. Le bruit des deux moteurs à l’arrêt était harmonique et parfait pour simuler le son bas d’un sabre laser. Néanmoins, « il manquait un élément scintillant » pour parfaire ce son. Accidentellement, il découvre que les interférences causés par la télévision de son salon sur un micro qu’il tenait à la main, correspondent parfaitement à ce qu’il manque au bruitage. En combinant les deux sons, c’est la recette idéale qu’il enregistre. Ensuite, pour simuler le mouvement des sabres lasers dans l’air, il diffuse ce son, s’empare d’un microphone et bouge plus ou moins près du haut parleur en synchronisation avec les mouvements des sabres dans le film. Ce déplacement près des enceintes génère alors un effet doppler qui change les fréquences du son selon l’amplitude du mouvement. Ben Burtt, plus puissant que Dark Vador.
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