Ry X – Dawn
Extrait du numéro 92 de Tsugi (mai 2016)
Ry X a plusieurs vies. Une première sous son vrai patronyme, Ry Cumming, à propos de laquelle il est un peu taiseux, mais qui lui a tout de même permis de goûter à des événements taille XXL en faisant les premières parties de Maroon 5. Puis une deuxième, plus house celle-là, qu’il partage avec la moitié du duo Âme, Frank Wiedermann, sous le pseudo Howling ; son penchant berlinois. Ry est aussi l’une des trois têtes chercheuses du projet The Acid, dont les expérimentations protéiformes réunies en un album, Liminal, sorti en 2014, se redécouvrent encore davantage au fil du temps, comme les grands vins. L’Australien barbu, basé en Californie, présente cette fois sa facette la plus personnelle, voire intimiste, avec son projet solo Ry X – X comme pour laisser la place au nom d’un éventuel collaborateur, sauf que ce n’est pas le cas. Mieux, il parvient à conjuguer chacune de ses existences artistiques en un (déjà) précieux premier album, Dawn. Sa voix de falsetto, quelque part cousine d’un Justin Vernon ou d’un Patrick Watson, se love au sein d’arpèges délicats portés par un beat plus affirmé. L’esprit club de l’Australien ne traîne jamais bien loin mais il sait se tenir à distance, en arrière-plan, donnant juste ce qu’il faut à son songwriting pour survoler le folk contemporain. Et de très haut. (Benjamin Cerulli)
Dawn (Infectious Music/PIAS), sorti le 6 mai.