Derrière cet intriguant alias se cache un projet réunissant DJ Deep et Roman Poncet pour une heure de techno sombre et torturée qui flirte par moments avec le dark ambient. Tout au long de ses treize composi- tions, Sergie Rezza joue la carte du contraste et de la variété. Entre rythmiques contagieuses et raclements industriels (“Wof” et son atmosphère de cauchemar fiévreux), le disque met les nerfs de l’auditeur à rude épreuve. Qu’il s’agisse des samples de voix enfantines dissonants sur “Reborn Of Childhood Dreams” ou des sons brumeux de l’inquiétante “Comma”, l’angoisse est là, tangible, tout au long de l’écoute. Mais tout n’est pas que noirceur et oppression chez Sergie Rezza : l’album sait se ménager quelques plages plus lumineuses. On appréciera ainsi l’inspirée “Toucan”, où des nappes psychédéliques virevoltantes se mêlent à une rythmique tribale et organique, ou bien la contemplative “Sunlit Seas Of Titan”, voyage stellaire délicat, tout en apesanteur. Un disque exigeant, à l’écoute éprouvante, mais nanti d’une ambiance unique, entre onirisme et épouvante.

Sergie Rezza – Sergie Rezza
par rédaction Tsugi | Oct 23, 2015 | Chronique

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