Skip to main content
10 février 2017

Premier album, lives, label Roche Musique : FKJ nous dit tout

par Valentin Cebron

Depuis la sortie du tube « Lying Together » il y a quatre ans, il s’en est passé des choses pour FKJ ! Plusieurs EPs et une tournée mondiale… Rien que ça ! Fer de lance du label Roche musique, le multi-instrumentiste s’apprête à dévoiler son tout premier disque le 3 mars prochain. On a rejoint le franco-néo-zélandais à la Recyclerie, dans le 18ème arrondissement.

Dans cet album (éponyme), tu chantes sur pas mal de morceaux (sept sur douze) à l’image de « Skyline ». C’était pour toi un nouveau challenge?

C’est quelque chose que j’ai toujours fait depuis que j’ai commencé la musique à 13-14 ans. Je ne l’ai jamais dévoilé car je ne l’assumais pas totalement. J’avais peur de le montrer au public. Mais ma team (son label Roche Musique, ndlr) m’a poussé à sortir les morceaux. Le premier où je chante date d’il y a un an. Aujourd’hui, je m’assume beaucoup plus et lorsque j’ai des mélodies en tête, je les chante moi-même au lieu de les proposer à d’autres chanteurs comme j’ai pu le faire sur mes précédents EPs.

Comment traites-tu les voix ?

Mis à part le morceau « Blessed » où j’utilise l’autotune, je ne traite pas ma voix avec grand-chose. C’est assez brut.

C’est ton premier album (après trois EPs). Tu as voulu prendre ton temps pour le sortir ?

J’ai beaucoup tourné pendant deux ans. J’ai fait environ 200 dates donc je n’a pas eu beaucoup de temps pour en sortir un plus tôt. J’ai dû produire une centaine de morceaux. Mais après ces deux années, je me suis demandé quels étaient les morceaux qui me tenaient le plus à cœur. J’en ai sélectionné douze dont chacun a une histoire. Les autres seront soit sur mon prochain album sur lequel je suis déjà en train de bosser, soit ils resteront dans mon disque dur.

Par exemple, à quoi fait référence le titre « Canggu » ?

C’est une dédicace à l’Indonésie. Je l’ai fait à Canggu, un bled à Bali où j’ai passé quelques temps. J’étais en tournée asiatique et j’ai eu une semaine de répit, seul.

D’anciens morceaux comme « Better Give U Up » ou « Lying Together » sont présents sur l’album…

Oui, « Lying Together » compte beaucoup pour moi car c’est le single qui m’a fait décoller. Pas mal de personnes le voulaient sur un support physique en CD ou vinyle. C’était donc une bonne occasion de l’insérer sur ce disque.

Le chant est une nouveauté sur cet album. En revanche, tu gardes ce côté groovy, un mélange de funk et de jazz principalement. Comment es-tu passé à l’électro ? Il y a chez toi une volonté de redonner du sang neuf à un genre plus ancien ?

Des personnes m’ont beaucoup influencé musicalement. Un de mes meilleurs amis, Félix, qui est lui aussi de Tours, m’a fait découvrir énormément de choses. Un vrai digger. On se connait depuis qu’on a 12 ans et c’est lui qui m’a présenté à Jean (Cézaire, ndlr), le boss du label Roche. C’est vrai qu’à la base, j’écoutais plutôt du blues, du jazz et de la funk mais ces gens-là m’ont petit à petit ouvert à l’électro. Et de fil en aiguille, je me suis fait ma propre culture musicale pour ensuite créer mon propre style. Donc oui ma musique est un mélange d’anciennes et de nouvelles influences.

Tu as commencé à produire dans un « home studio », j’imagine que ça a bien évolué depuis …

Oui j’ai commencé dans ma chambre chez mes parents à Tours. Sur cet album, j’ai beaucoup produit dans mon studio à Paris que je partage avec Kartell et Darius. C’est en fait le studio Roche. J’ai aussi fait pas mal de musique dans les studios Redbull mais c’était des improvisations en collaboration. Notamment avec Tom Misch ou June Marieezy. Mais elles n’apparaissent pas dans l’album.

D’ailleurs, avec qui as-tu travaillé sur cet album ?

Seulement avec ma copine June Marieezy sur le cinquième track « Vibin’Out » et sur l’outro de « Skyline », où elle pose sa voix. Elle a un nouveau nom de scène en symboles ((((O))), ndlr) – elle voulait un nom qui ne se prononce pas. Et s’il y avait une personne qui devait être sur cet album, c’était forcément elle ! Sinon, c’est un disque très personnel. Tous les instruments joués sont enregistrés au studio. Le mixage et le mastering sont de moi également.

L’album sort une nouvelle fois sur ton label Roche Musique. Comment vois-tu son évolution par rapport à celle de ta carrière ?

Je pense que l’année s’annonce super bien. On a acquis une certaine maturité et notoriété. Mon album est le premier à sortir sur le label. C’est un cap. Mais d’autres sont à venir comme celui de Darius ou Crayon… Pour ma part, le label m’a ouvert à une audience qui s’est accrue au fur et à mesure. Le projet a commencé à émerger il y a trois ans et des agences m’ont approché un peu partout dans le monde. Depuis je tourne beaucoup comme je suis quelqu’un de très ouvert au voyage.

Et comment vois-tu l’évolution de la scène électro française ?

C’est difficile à prédire. Il y a deux ans, je trouve qu’il y avait une séparation assez flagrante entre les DJs et les musiciens. Mais aujourd’hui, beaucoup de musiciens se mettent à la musique électronique et, inversement, beaucoup de DJs se mettent à exploiter le live avec des instruments. Et je trouve ça super intéressant et enrichissant pour le monde de la musique de manière globale.

J’ai lu que tu écoutais aussi beaucoup de hip-hop. Ça ne te dit pas de produire pour des rappeurs ?

C’est aussi une grosse influence. J’ai carrément envie de produire pour des rappeurs ! Je l’ai déjà fait pour Thai Mason, et je compte réitérer l’expérience. Après la sortie de ce nouvel album, j’ai d’autres rappeurs en ligne de mire pour qui je vais composer mais dont je ne peux pas révéler pour l’instant le nom. Je pense que c’est cool aussi de produire dans l’ombre, de faire de la musique et de ne pas forcément la sortir sous son nom.

Tu es seul en live… Comment ça se passe ?

En général, je les prépare quelques heures avant de jouer en fonction de l’heure, de la salle, de l’atmosphère, de si c’est un festival ou un concert. Je suis tout seul sur scène et j’organise l’ordre de mes morceaux. Je vais choisir également comment structurer un morceau de manière à ce qu’il soit intéressant à jouer en live. Pour faire simple, je vais par exemple jouer la partie guitare d’un morceau pendant deux minutes, je vais enlever la rythmique pour en faire une autre par dessus, puis je vais enlever la ligne de basse, changer les accords puis juste garder le vocal. Ensuite je mets la rythmique du morceau suivant et passe sur un autre instrument. Le live est un espace de remixage qui change à chaque fois. Je joue du clavier, de la basse, du saxo, de la guitare et lors de mon prochain live il y aura la batterie électronique.

J’imagine que tu as une grosse tournée de prévue avec la sortie de ce premier album ?

Oui, j’ai une tournée en Amérique du Nord qui commence le 13 mars prochain avec une trentaine de dates. Ensuite je rentre, je me repose, je fais l’Europe cet été puis l’Asie en septembre. En plus, la plupart des idées, je les ai en tournée. Je les note ou je les enregistre sur mon iPhone pour ensuite tout mettre au propre lorsque je rentre en studio.

Comment vois-tu la sortie de cet album : l’aboutissement d’un travail ou le début de quelque chose de nouveau ?

Je le vois plus comme un commencement. Ici comme je t’ai dit, je souhaitais mettre ma voix plus en avant. Mais je pense que ma musique, tout comme moi, est en perpétuel changement. Mon premier EP était plus orienté club, danse et house. Maintenant je suis plus dans une atmosphère chill en studio et en live. On verra  comment je serai pour le prochain !

Visited 5 times, 1 visit(s) today