Pour la London School of Economics, HADOPI n’aura servi à rien
La très respectable université d’économie de Londres, la LSE, a sorti une nouvelle étude sur l’impact du téléchargement sur l’industrie musicale. Et les conclusions sont bien éloignées de ce qu’on nous rabâche depuis quelques années. Selon le rapport, la diminution des revenus ne résulte pas d’un manque d’adaptabilité au web, et les mesures punitives (HADOPI en France, DEA au Royaume-Uni) sont loin des résultats escomptés. Ainsi, la LSE affirme qu’il n’y a absolument aucune preuve que les 23% à 25% d’augmentation des achats sur iTunes soient dus à la loi HADOPI.
L’étude évoque par ailleurs une nouvelle culture, collaborative et connectée, à l’image du monde des jeux vidéo et de l’open-source, ou du crowd-funding. Ce n’est pas la notion de propriété ni de compensation qui poussent les anonymes à participer à ces campagnes de financement participatif, mais bien la volonté de soutenir un artiste. Exemple le plus marquant, la chanteuse américaine Amanda Palmer a récolté 1,2 millions de dollars via le site Kickstarter. Autre signe d’un changement de mentalité, le nombre de licence de Creative Commons (qui libèrent les œuvres de leurs droits de propriété intellectuelle) est passé de 50 millions en 2006 à 450 millions en 2011.
Pour la LSE, cette culture est à sauvegarder. Cibler les utilisateurs avec des lois restrictives et punitives n’est pas près d’empêcher le partage… Et les Anglais osent volontiers parler du « lobby des maisons de disque ». De quoi conforter la fameuse Amanda Palmer, étendard de cette culture du partage, qui en parle très bien dans cette conférence TED (organisées par une association à but non lucratif pour diffuser « des idées qui valent la peine »), intitulée « L’Art de demander ».
-Via Digital Music News–
Pour les anglais-friendly, consultez le rapport du LSE, c’est en dessous! (et bon courage…)
LSE MPP Policy Brief 9 Copyright and Creation