Portfolio : Pitchfork Music Festival, jour 3
La dernière journée d’un festival est toujours la plus dure, surtout lorsqu’elle se termine plus tard que les autres. Todd Terje a eu les honneurs de nos pas de danse les plus endiablés.
Après le set mignonnet de Empress Of, c’est du 100% made in France qui monte sur la scène. Pegase a la tâche de co-représenter la France (après Petit Fantôme la veille) à cette édition, et le groupe emmené par Raphael s’en sort pas trop mal. On note l’habile ambiance LCD-soundsystemesque de quelques nouveaux morceaux.
Il faut bien avouer que Majical Cloudz nous a un peu mis mal à l’aise au début. Le chanteur, vêtu d’un simple t-shirt blanc, a tout de la démarche d’un timide un peu autiste avec un humour noir et désabusé… Un décalage voulu ? En tout cas, sa voix impressionne, et colle bien à la sobriété du show.
On a tout dit sur Sky Ferreira, mais elle a le mérite d’être là. Bon, elle a l’air vannée, on se demande si elle va tenir jusqu’à la fin, mais c’est ce que le public semble aimer. Son personnage de poupée damnée de la pop a un peu de gueule, il faut bien avouer.
Un set correctos pour Youth Lagoon, auteur de l’un des meilleurs albums de 2013, mais dont la musique est peut-être mal adaptée à une configuration comme celle de la Grande Halle. Bel effort tout de même.
La voix du chanteur de Baths, dès les premières notes de « Miasma Sky », nous fait comprendre que ce ne sera pas du niveau de l’album. Si le spectre de Telefon Tel Aviv plane sur ce duo bien chouette en album, en live, la sauce ne prend pas totalement…
Aaaaah, Omar Souleyman. On l’a vu fumer des clopes en blouson de cuir avant de monter sur scène, et le show qu’il nous donne est… sacrément statique. Mais attention, ce n’est pas pour autant qu’il ne fout pas le feu au public, qui danse comme un seul humain avec frénésie. Kitsch (à fond), cool (un peu), ce set nous aura déjà donné un grand sourire, et c’est déjà pas mal.
Dur d’enchaîner avec Yo La Tengo, par contre, parce que bon, même si c’est bien, ça pique un peu de tomber sur des berceuses folk après le show précédent. Les fans sont fans (et ils sont nombreux), les autres contemplent les arbres.
Panda Bear n’a jamais été réputé pour donner des prestations scéniques d’une grande facilité, et bah voilà. Le chamane échappé d’Animal Collective navigue à vue entre hip-hop, breakbeat, musique psychédélique et électronique version expérimentale. Délicieusement radical.
Bon, on ne va pas vous faire ça trop long : Hot Chip remporte la palme de meilleur concert du festival, point barre. Physiquement engagé, communicatif, le groupe crée une effervescence comme lui seul sait en produire. Putain, c »est bon !
Au tour des DJ’s d’ambiancer la foule pour ce dernier jour. Au set un brin neuneu de A-Trak, on préfère celui de Todd Terje, qui ne rate jamais sa cible et nous donne de l’amour universel avec sa sélection. La meilleure occasion de donner nos dernières forces pour finir ce festival en beauté. Rendez-vous en 2014 !