Papooz à la Cigale : cheveux, déhanchés et chemises mouillées
Ne manquait que la boule à facettes. Toujours excitant de remplir sa première Cigale, cette salle emblématique de Pigalle au décor complètement baroque. Pari réussi pour le duo Papooz, formé par Armand Penicaut et Ulysse Cottin, qui sont parvenus à faire du lieu un véritable cabaret. Dès 20 heures, c’est lumières tamisées pour les globe-trotters de Oracle Sisters qui instaurent une atmosphère intime et baroque. Ont sans doute joué la coupe « Keith Haring » du bassiste, Jérôme Goldet, ou la voie éthérée de la batteuse, Julia Johansen. Petit trip un peu mystique avant de passer aux choses sérieuses.
Le ton est donné lorsque les musiciens de Papooz arrivent avec leurs cheveux longs et leurs costumes tout droit sortis de l’armoire de leur grand-père, mais toujours flambant neufs. Deux heures plus tard, ils le seront un peu moins. Car si le groupe aime chanter et gratter ses guitares, il aime surtout danser — et ce n’est pas le bassiste qui dira le contraire. Bataille de déhanchés et groove assuré transforment la scène en une piste de danse des seventies. Sur la pointe des pieds ou à genoux par terre, tout est bon pour enflammer la salle. Quitte à finir trempé. A mesure que les vestes tombent, l’ambiance se réchauffe au sein du public, ce qui fait dire à Ulysse Cottin : « Ça m’intéresserait de savoir s’il y a des nudistes dans la salle. Levez la main les nudistes ! » Et oui, il y avait un nudiste dans la salle. On applaudit son courage.
Mais que serait l’ambiance si années 70 qui fait le succès du groupe sans ses passages plus calmes et romantiques ? Après avoir un peu trop sauté, il est temps de se reposer sur « Toria’s Song » et ses solos de guitare qui donnent des frissons. Et puis quand débarque sur scène un saxophoniste pour accompagner la voix de Victoria Lafaurie sur « Moon Pie« , c’est un silence presque sacré qui unit le public tout entier. On retrouvera cette même énergie à la toute fin du concert, lorsqu’il sera temps d’adoucir les moeurs avec « Let The Morning Come Again ». « Une bonne nuit se finit forcément par un beau matin » déclare Ulysse Cottin pour introduire l’ultime morceau de la soirée. On ne peut qu’acquiescer.
Meilleur moment : Une armée de « Louise » qui grimpe sur scène sur le morceau éponyme.
Pire moment : Ce mec qui crie « A poil ! » lorsque Victoria Lafaurie arrive sur scène en robe rouge. Ouais 2019.