Panteros666, l’interview sur-réelle
Comment le personnage Panteros a-t-il grandi depuis l’EP Kegstand ?
J’ai du faire une quinzaine de remix, une centaine de DJ sets et un EP offrande au Benelux. Avec toujours plus de gigas accumulés et régurgités dans mes clips, qui sont désormais synthétisés dans le live ‘Hyper Reality’. Je pense qu’avec ce mini LP sur Bromance et ce premier live, je suis enfin arrivé à l’âge I de moi même. Kegstand était ma toute première pulsion de technoman, maintenant, j’ai mon premier « milestone ».
Et au niveau de la production, quels ont été les facteurs de ton évolution ?
Toute la semaine, on s’enferme au studio Club Cheval, avec Myd, Sam et Canblaster. Le facteur – millier d’heures – passées au studio compte énormément. Même avec nos backgrounds musicaux hypra riches, avec Sam on est parti pas loin de zéro en production quand on a lancé Club Cheval en 2010.
Proposer 7 morceaux, c’est quelque part s’exposer à un potentiel conservatisme, des médias comme des gens, qui ont toujours besoin de cases pour se sentir à l’aise. Tu n’as pas peur de ça ?
J’avais surtout peur qu’avec 7 tracks, le format déroute. Le conservatisme c’est des EP de 2 ou 3 tracks, puis un album de 12-14 tracks qui compile tout avec quelques originaux, souvent moins cool en plus. J’aimerais bien faire les choses comme tout le monde, mais je n’y arrive pas trop.
– Écouter le mini-mix »Hyper Reality » et le morceau « Porteciel » –
Tu as toujours eu un côté « dans ta face » que n’ont pas forcément tes compagnons. Quel est le background qui t’a amené à produire comme cela ?
La techno en 2013 est la seule musique qui peut apporter de la vrai innovation dans le style, avec une gigantesque puissance, tout en restant dansante et cool à écouter. Je suis assez dans une dynamique « High School Never Dies », où la musique qui t’as marqué vers 16 ans restera une obsession éternelle. Pour moi, ça a été de King Crimson à Sepultura. Ce qui explique facilement l’alliance du dans ta face et des expérimentations stylistiques. La musique de club, c’est toujours un des plus gros fronts pionniers de la musique au XXIème siècle. La chillwave ou la pop moderne, c’est beau, c’est neuf mais c’est souvent très mou et vaporeux. Le death metal expérimental et compagnie, faut vraiment être mi mec mi bouquetin-informaticien pour y trouver son compte. Le monde du rock regarde quasiment toujours vers le passé. Et le rap, c’est le rap, c’est à part.
Est-ce vital pour toi de faire exister Panteros666 en dehors du collectif Club Cheval ?
C’est hyper important pour nous de vivre dedans et dehors Club Cheval. C’est limite constitutionnel.
Jouer au Japon, ça représente quoi pour toi ?
Jouer un gig à Lille ou au Japon, c’est la même chose. Le voyage est différent, la nourriture aussi… Mais comme disait le grand DJ philosophe qui n’existe pas – encore -, « il faut toujours mixer en fonction de la réaction des gens que t’as devant toi ». Depuis six mois, nos semaines se gonflent sans arrêt : toujours plus de tracks à créer sur les projets, solo comme collectifs, et beaucoup de ghost production. Sinon, je vais faire mes premières armes avec mon live du futur au Japon, ça c’est cool. Je jouerai pour mes frères de style et de nouvelles technologies.
Propos recueillis par Mathias Riquier