On y était : Weather Off à l’Institut du Monde Arabe
Le plat de résistance du Weather Festival 2015 se rapproche à grand pas – plus qu’une semaine avant de pouvoir rallier le Bois de Vincennes – mais pour ce qui est des hors-d’œuvre les choses ont déjà plutôt bien commencé.
Ce mercredi 27 mai quelques centaines de privilégiés ont pu assister au lancement de l’événement depuis l’Institut du Monde Arabe. Un lieu que l’on connait bien maintenant puisqu’il avait accueilli l’année passée une soirée « live » avec notamment Moritz Von Oswald et Underground Resistance. Cette fois-ci, l’intégralité de la soirée se déroulait au 9ème et dernier étage, une vaste terrasse faisant office de bar, les performances se déroulant dans la salle du « haut conseil ». Un lieu plutôt magique, tout en rondeurs, telle une soucoupe volante posée sur le toit du bâtiment, avec une vue incroyable sur Paris et Notre Dame. La soirée avait commencé avec la projection du film « Man From Tomorow » de Jacqueline Caux consacré à Jeff Mills. L’ayant déjà vu au Louvre l’année passée, on a préféré cette fois ci faire l’impasse et taper un bout de gras avant de rappliquer pour le live de Sergie Rezza.
Derrière ce mystérieux patronyme méditerranéen se cache en réalité les biens connus DJ Deep et Roman Poncet, pour un side project conçu au sein des studios Red Bull. Il n’était point question ici de gros tools à la Berghain/Tresor – pour cela ils évoluent sous le projet Advantice – mais d’une musique plus expérimentale, que l’on pourrait prendre à tort pour de l’ambient, mais qui s’extirpe là aussi du genre à grand renforts de rythmiques africanisantes. Un bien joli voyage d’une heure et demie environ, se terminant sur des beats plus 4/4, car la techno n’était, elle non plus, jamais bien loin
Autre moment fort et très attendu de la soirée, le DJ set de Pépé Bradock, artiste house aussi rare et discret que génial et aventureux. En le voyant préparer ses vinyles de musique concrète, de transe gnaoua, de vaudou haïtien, de reggae, de soul… on s’est dit qu’on allait prendre cher ! Et effectivement la première heure de son mix fut une véritable invitation au voyage, tant intérieur qu’au sein de la fameuse « Sono Mondiale » chère au regretté Rémy Kolpa Koupoul.
Les intégristes du « boum boum » ayant déserté depuis longtemps on se retrouvait avec nettement plus de place pour danser et se laisser emporter par cet exercice quasi shamanique. Pépé Bradock vint ensuite à des choses plus électroniques et house, plaçant l’inoubliable « Inner City Life » de Goldie en guise de transition. Il conclu ce très beau set, qui restera peut-être comme l’un des meilleurs du festival – on vous confirmera ça dans 10 jours – avec son propre classique « Deep Burnt » récemment repressé.
Une première soirée qui place cette édition 2015 du Weather sous les meilleurs auspices. A suivre…
Texte et photos : Nicolas Bresson