On y était : Festival Pantiero à Cannes
Quitter Paris et ses 16 degrés pour Cannes, la French Riviera et surtout le festival Pantiero. Quelle bonne nouvelle !
Arrivés sur place le samedi après-midi c’est avec un plaisir non dissimulé que nous posons nos serviettes sur la plage. L’air est chaud, les maillot de bain sont de sortie, jusqu’ici, tout va bien.
Juste derrière nous, la terrasse du Palais des Festivals est prête à accueillir ses artistes jusqu’au lendemain. Ce soir, Paradis et Christine and the Queens sont annoncés. Pour un reporter pas vraiment branché pop, l’acclimatation risque d’être quelque peu compliquée. Et pourtant. Alors que des rafales de sable nous fouettent les pommettes, les balances de Paradis résonnent et nous poussent à rejoindre le festival. Le public se presse déjà à l’entrée, ce soir, Pantiero affiche complet (3000 places vendues). Les chansons en français tintées de pop habillent la terrasse, tout en mélancolie et la vue est sublime, le Vieux-Port et le Suquet s’habillent de couleurs rosées durant le coucher de soleil.
Dans l’arène, l’ambiance est moins remarquable, les cannois s’observent, statiques. Aïe. Une personne du festival nous rassure : “ Ne vous inquiétez pas, ils vont se réveiller. Ils sont un peu difficiles, c’est tout.” Le public bondit effectivement à l’arrivée de Christine et de ses Queens. La météo est avec elle et à peine débarquée sur scène voilà que le vent souffle de plus belle. Entre deux chorégraphies hip-hop hybrides bien ciselées et quelques vannes improvisées, Christine enchaîne les titres avec une efficacité déconcertante. Elle, ses musiciens et ses danseurs captent toute l’attention. Prestation réussie, public conquis.
Le dimanche, la foule est moins compacte. Question confort, déplacement et logistique (achat ticket boisson, queue au bar, pas de danse…), l’ambiance est nettement plus agréable. Arrivés sur le site, revigorés par les effluves de sel et de soleil que nous apporte le vent, nous nous plongeons directement dans le live du groupe Holy Two. Les lyonnais nous offrent un agréable moment pop, parfois new-wave. Discrète au début, l’atypique voix d’Elodie prend de plus d’ampleur au fur et à mesure de l’avancée du show et révèle enfin son flow, radical. Les premiers fans lèvent leur banderole. Véritable hommage à la gente féminine, cette programmation dominicale met ensuite Yelle et The Do à l’honneur. Félines et assurées, elles apportent chacune leur touche personnelle au festival.
Si les chansons de Yelle ne parviennent pas à nous émouvoir, elles ravissent tout de même de nombreux groupes de jeunes filles chantant les paroles de “Je veux te voir” à tue tête. Heureusement, les gestuelles robotiques des deux batteurs et les jeux de lumières on sauvé la mise. Mais c’est avec l’entrée sur scène de The Do que les choses sérieuses commencent véritablement. Si les deux frenchies partagent la même coupe de cheveux et un penchant vers le rouge à lèvres sanguin, pour le reste, tout diffère. L’espace scénique est revu et des sortes de “cheveux blancs” sont accrochés au-dessus des musiciens. La foule en liesse chante avec The Do qui jongle entre pop, rock et electro. Souvent frontale, parfois sexuelle, la magie opère sur des notes synthétiques et percutantes.
Une glace au kiwi plus tard, il est temps pour nous de quitter le festival, juste avant le rappel. Sur le chemin du retour, le concert résonne dans les rues de Cannes, désertes. Conquis, nous nous rendrons au prochain rendez-vous de Pantiero, le dimanche 16 août avecr une thématique plus électro, avec les lives de Fakear, Superpoze et Dream Koala. (Marie Prieux)