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22 février 2021

On y était : Daft Punk à Coachella en 2006

par rédaction Tsugi

On vous offre une archive. Le 29 avril 2006, Patrice Bardot, le directeur des rédactions de Tsugi alors rédacteur en chef de Trax, était le seul journaliste français présent au fameux concert des Daft Punk au Festival Coachella en Californie. Voilà comme il racontait la première apparition de l’inoubliable pyramide. On n’a pas changé une virgule.

“Flics patrouillant en armes au milieu du public, rondes incessantes de membres de la Sécu interne, espaces grillagés réservés à la consommation d’alcool, fouilles zélées par des bénévoles libéraux…y a pas dire c’est beau un festival organisé sous le soleil californien, dans la plus grande “démocratie” du monde ! Si ce n’était cette immarcescible odeur de ganja qui flottait dans l’air de Coachella, on se serait presque cru à un meeting des jeunes de l’UMP. Heureusement, il y a eu les Daft Punk. Qui sont venu ont vu, et ont vaincu. Haut la main de surcroît. Huit ans après leur dernière performance scénique, le duo parisien a mis une grande claque en ce soir du 29 avril, non seulement aux deux témoins de ce journal, mais surtout à près de 35 000 personnes qui s’étaient rassemblées sous et autour de l’immense tente, appartenant à l’un des cinq espaces de ce festival démesuré par la taille et le line-up.

Une demi-heure avant l’apparition, sur le coup de 23h, des deux Parisiens casqués, au sommet de leur grande pyramide, les girls (majoritaires) et les boys, s’époumonaient déjà dans des “daft punk, daft punk” insensés, capables de transformer un presse-purée en robot. Être enthousiaste avant, c’est bien, mais le rester après une heure de show mené pied au plancher c’est encore mieux. Ayant parfaitement assimilé les contraintes d’un live dans un lieu gigantesque, les Daft ont présenté un concert fulgurant tant sur le plan du light-show, sobre, mais diablement efficace avec ces jeux de couleurs sur les néons, que et c’est quand même ce qui nous importe le plus, au niveau du contenu musical relifté et surpuissant.

En une heure, Thomas et Guy Man ont envoyé une quinzaine de titres piochés majoritairement dans leurs deux derniers albums dans des versions taillées pour la scène, ramassées, percutantes où par exemple “One More Time” bousculait “Aerodynamic” , “Around The World” télescopait “Harder, Faster, Better…” dans une orgie électro-house-funk de tous les instants. Avec cette impression jouissive de communier à nouveau avec “le” son Daft Punk des débuts, groovy, crade, 100% dancefloor. D’accord, nous n’avons pas toujours été tendres avec eux par le passé, mais ce retour en tous points réussit, à des allures de nouveau départ.

©Nicole Blommers

Alors après cette “furia francese”, le reste du programme nous est apparu bien terne. Telle cette prestation lymphatique de Massive Attack, à réserver aux accros de la pipe à eau, ou encore ces chorégraphies “star ac” de Madonna, sans oublier le fumiste en chef Paul Oakenfold, DJ mixant avec un seul doigt (la touche “play”) et un seul cd, beau symbole du mot “cachetonner”. De toute manière, après le passage “Attila” des Daft, il était très dur de soutenir la comparaison, mention spéciale quand même aux Phoenix, à Gnarls Barkley (encore meilleur sur scène),  et surtout aux exceptionnels showmen que sont le chanteur d’Art Brut et le toujours excellent Jamie Liddell. Mais lorsque l’on demandait à des festivaliers ce qu’ils avaient préféré sur ces deux jours, deux seuls mots leur venaient spontanément à la bouche : “Daft Punk”. Comme nous le confiera un jeune californien : “Les Daft ce fut 1000 mieux que cela aurait peut être, ce fut le meilleur concert est de loin, Depeche Mode à côté c’était minable.” Des volontaires pour les Eurockéennes ?”

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