On y était… Alejandro Paz, La Mverte et OX, la machine sensible @ Ubu
C’est à Rennes qu’OX, le projet de The Absolut Company Creation dont nous vous avons déjà parlé et auquel Tsugi est associé, a fait sa grande première en public. L’UBU, cette petite salle à la configuration si originale qui a vu défiler beaucoup de grands noms, accueillait l’inauguration publique de la « machine sensible » conçue par l’artiste Romain Tardy. La salle était pleine pour découvrir cette installation lumineuse d’un genre nouveau entre les mains d’un des duos de jeunes artistes électro les plus excitants du moment.
L’un est français, il se fait appeler La Mverte et on le voit souvent à l’Ubu où sa patte de selector lui a valu une résidence. L’autre est chilien, s’appelle Alejandro Paz et s’est fait connaître au sein du label bricolo-latino Comeme fondé par Matias Aguayo. Les deux collaborent régulièrement ensemble depuis leur rencontre à Tokyo.
Crédit : Boris Allin
Il revient au Français de débuter la soirée sur un rythme assez lent, et une suite de titres chaloupés et subtils, qui font des détours par la house comme par la disco industrielle d’In Aeternam Vale. OX injecte couleur, lumière et supplément d’âme sur le dancefloor. Les rubans de LED articulent des motifs aux couleurs vives et à la géométrie mouvante, partiellement synchronisés et comme animés par une vie propre. La technologie au service de la musique. Tout au long de la nuit le dispositif interagit avec la musique et livre des combinaisons au graphisme toujours plus riche. Il devient un nouveau pôle d’attraction pour le public et redéfinit le dancefloor de l’UBU.
Crédit : Boris Allin
Entre DJ-set et live, la prestation d’Alejandro Paz, succède à la Mverte en milieu de nuit. Tout en énergie décomplexée, le chilien nous fait basculer dans un registre hispanisant d’une grande fraicheur festive. La production est joyeusement cheap, les compositions élémentaires, mais c’est l’énergie qui prime chez le Sud-Américain qui accompagne tout son live au micro. Plus disco et extravertie, sa musique déchaîne la machine et lui confère une présence galvanisante le regard est accroché mais le corps aussi est stimulé. Les deux artistes, habitués à travailler à quatre mains, achèvent la nuit ensemble derrière les platines avec des clins d’œil volontiers pop (Paz parvient à mettre un vieux Daft Punk sans se ridiculiser et avec le sourire), et dans leur dos OX au fil de la nuit semble s’être totalement intégrée aux murs du l’Ubu. (Jacques Drujon)
Meilleur moment : l’autodérision légendaire des artistes sud-américains, si loin des poses solennelles qui dominent la scène électro.
Pire moment : la configuration « particulière » de l’Ubu fait le charme de la salle, mais ne permet pas de prendre toute la mesure des visuels.