On ne va peut-être plus entendre cinquante fois le même morceau à la radio
Depuis 1994, les radios ont pour obligation de consacrer 40% de leurs playlists à des morceaux francophones. Soutenir la création made in France et aider au développement d’artistes locaux… L’idée était, et est toujours, belle. Sauf que quand on s’appelle NRJ ou Fun Radio, pas question de soutenir qui que ce soit, il faut faire de l’audience. Ainsi, ces 40% sont souvent composés pour les radios mainstreams des mêmes dix titres passant jusqu’à l’écoeurement (coucou Maître Gims, Louane et autres Kendji Girac).
« Yen a marre » : c’est à peu près le sens de l’amendement glissé l’été dernier dans le projet de loi « liberté de la création, architecture et patrimoine », où il est question d’être moins tolérant sur la composition de ces 40%. Une commission mixte paritaire entre députés et sénateurs a étudié mercredi soir l’idée, rejetée par le Senat il y a quelques mois en seconde lecture. Et bingo pour ceux qui en ont ras-le-bol de Maître Gims : « si plus de la moitié des diffusions de chansons francophones est concentrée sur dix titres, les diffusions supplémentaires de ces titres ne seront plus prises en compte dans les quotas et les radios devront donc passer d’autres chansons en français pour atteindre les 40% », expliquent BFM Business et l’AFP. Il faudra donc s’attendre à un peu plus de diversité dans les choix de chansons en français dans les prochains mois.
A noter que ce quota pourra être assoupli pour les radios passant 45% de nouveautés et s’engageant à ne jamais jouer cinq fois le même titre par jour. Et le surnommé « amendement Nova » permettra aux radios passant plus de 1000 titres différents par mois de n’avoir « que » 15% de francophone.
On va peut-être commencer à rallumer la radio. Mais en attendant, il y a toujours la nôtre.