On était au Sziget Festival 2016 : c’est l’heure du bilan
La liberté selon Sziget. Ça aurait pu être un sujet du bac philo, ce sera une étude de cas en territoire hongrois. On a débarqué sur l’île de la teuf avec quelques vagues indications sur ce que pouvait être un festival de taille gigantesque. Maintenant on sait. Et si on vous a déjà raconté en détails nos soirées du vendredi et samedi, il était temps de faire le bilan.
L’utopie insulaire
Sur ce bout de terre régi par des lois parallèles, la première chose que l’on remarque, c’est la profusion de programmes et activités proposés. Une semaine semble trop courte pour en faire le tour : spectacles de cabaret, cirque, foires, beach volley, échecs, manger à n’en plus pouvoir, se faire tatouer… et aussi accessoirement assister à des concerts ! On comprend alors que c’est toute cette joyeuse agitation qui environne les scènes qui crée véritablement l’âme du festival, et ce qui fait aussi que le Sziget arrive à surnager dans un contexte concurrentiel. Eh oui, la compétition se fait rude entre les festivals depuis une décennie ! Du coup, bien obligé de prévoir dans le budget total (20 millions d’euros) quelques grosses têtes d’affiches (Rihanna, Muse, Bloc Party…) pour attirer la populace de tous les coins d’Europe, et de les faire revenir pour l’ambiance sur place. Et ça marche, puisque près de 500 000 participants auront été comptabilisés sur toute la durée du festival (7 jours).
Le luxe, c’est d’avoir le choix
Devant tant de tentations, on est resté deux minutes chrono pour David Guetta sur une scène principale comble, et on a préféré migrer pour aller voir le spectacle de danse/contorsionniste avec David Pereira. Si on a adoré Bloc Party, on a aussi pu aller se ressourcer sur la scène classique/jazz devant une soprano en pantoufles et un ténor en jogging. Sans oublier qu’on a écouté du blues, du reggae, de la techno sur la scène Colosseum, des musiques hongroises intrigantes, on a fui les scènes EDM et gabber cheap, on s’est roulé sur les moquettes de la ‘plage’ improvisée, lové dans des constructions en bois des nombreux coins chill et on a pris une photo avec des ladies en échasses. Bonus non négligeable : le festoche étant accessible en métro et à quelques minutes du centre, on a pu profiter de Budapest et même se la couler douce aux termes.
Aime et fais ce que tu veux
24ème édition et l’expertise qui va avec, on s’est senti à l’aise, on ne s’est jamais perdu sur site, et on a gardé en poche le précieux « passeport » du festival qui contient une map et un programme hyper-détaillé. Autre avantage non-négligeable : les prix sur site ! Sans doute un peu cher pour un porte-monnaie hongrois, mais les trois nationalités majoritaires sur le site (les Hollandais, les Anglais et les Français) ont de quoi se régaler. La liberté, c’est aussi pour les tentes : pas de véritable restriction pour planter ses piquets en dehors des aires réservées. Sympa l’ambiance dodo à 10 mètres de la scène principale… Pour ce qui est de la responsabilité environnementale d’un événement de cette ampleur, on est un peu sceptique. L’île sera ravagée (mais reconstruite). On nous a aussi assuré que l’énergie fournie pour les scènes était 100% renouvelable. Mais on n’a pas parlé des eco-cups, et il faut dire que le spectacle des gobelets écrasés jonchant le sol après chaque concert faisait vraiment mal au cœur.
Au final, on est parti en n’ayant pas fait la moitié de notre programme, de quoi nous donner envie d’y refaire un tour une prochaine fois.
Pire moment : Ne pas connaître l’intégralité du répertoire musical de David Guetta, se sentir de trop.
Meilleur moment : Les gens toujours sympas. Le spectacle de l’homme qui faisait des percussions avec son pénis.