Nuits Sonores 2014 : jour 5
17h : on y est, c’est le dernier jour de cette édition 2014 de Nuits Sonores. A voir les milliers de personnes entassées sur les pelouses du Parc des Berges, au soleil, mi-sieste mi-chill, on se dit que ces quatre journées (et nuits donc) n’ont pas été de tout repos. L’ambiance est à la décontraction. Le groupe Camera Gnawa vient ajouter un peu de folklore en cette fin de festival avec leur rock bédouin et leurs costumes orientaux.
20h10 : le quartier de la Confluence résonne plus creux, plus vide. Ça sent la fin de festival, et on est un peu nostalgique. En parlant de nostalgie, on arrive devant l’entrée de l’Ancien Marché de gros où une foule de spectateurs attend (im)patiemment qu’on leur ouvre les portes. La sécurité a été renforcée, plane des airs de festival de Cannes en ce dimanche soir. Avec un peu plus de vieux punks et moins de robes longues, certes. En même temps, on parle de légendes. D’ailleurs l’une de ces légendes nous dépannera d’un briquet, totalement incognito : Falk Grieffenhagen.
21h : les Allemands se font attendre. La foule qui s’entasse voudrait bien voir tomber le rideau rouge. Alors on patiente comme on peut, on fait joujou avec ses lunettes 3D. Force est de constater qu’il ne s’agit pas du même public que les jours précédents, la moyenne d’âge a légèrement grimpé. On entend même des « mais ça sent la drogue, non ? ».
21h45 : le rideau tombe enfin. Les premières bizarreries de « The Robots » sont accompagnées d’acclamations, et alors apparaissent les quatre membres sur scène, vêtus de leurs tenues de robots. Lunettes 3D sur le nez, on est paré pour partir sur la planète Kraftwerk, avec les hologrammes de Ralf Hütter, Henning Schmitz, Fritz Hilpert et Falk Grieffenhagen qui nous tendent leurs mains virtuelles. Les effets visuels sont au top : série de chiffres qui coulent façon Matrix, calculette géante pour « Pocket Calculator », ou encore un tour de la Terre façon Gravity.
23h : un concert de Kraftwerk, c’est un long voyage. Un long voyage polyglotte, mélangeant japonais, russe, français et… allemand bien entendu. Un long voyage parce qu’ils nous emmènent d’abord en voiture sur leur « Autobahn », dans l’espace avec ce satellite en 3D qui s’écrase dans le public, ou encore en train, avec leur « Trans Europe Express ». On en oublierait presque le vélo, avec les différentes étapes de leur « Tour De France », véritable pierre angulaire de ce long voyage. Avant cela c’était plutôt ambiance « Computer Love » nostalgique, alors qu’après cette charnière le concert bifurque dans des zones véritablement 2.0. On retiendra l’excellente version de « Radioactivity », avec Tchernobyl ou Fukushima qui défilent dans le dos des quatre allemands, complètement neutres et impassibles sur scène.
00h15: le Cours Charlemagne est vide. On se rend définitivement compte que c’est la fin de Nuits Sonores. On rentre avec plein de souvenirs, et surtout avec les synthés de « Boing Boom Tschak » qui rebondissent dans nos têtes. Et à quelques jours d’une coupe du monde de football, on citera Thierry Roland : « oh putain que c’est bon ! ».