#NightlifeMatters : une campagne pour sauver la nuit londonienne
On aurait pu croire que l’annonce de la fermeture du Dance Tunnel à Londres serait passée aussi inaperçue que toutes les autres enseignes disparues de la capitale. Elle est au contraire devenue virale et explique aujourd’hui l’initiative plus qu’inespérée lancée par la Night Time Industries Association.
Créée en mai dernier, cette assemblée constituée des gérants de bars, de restaurants, de clubs, bref d’acteurs locaux de la vie nocturne londonienne, a pour objectif de lui rendre ses droits. C’est pourquoi elle dévoile « Nightlife Matters ». La campagne vise à informer et appelle à réagir face à la situation culturelle d’un pays qui se dégrade. La NTIA s’inquiète depuis longtemps de l’augmentation significative des menaces de restrictions et des suppressions de licences, qui tendent à réduire la nuit au silence. Nightlife Matters va tenter de faire comprendre aux plus hauts placés que cette dernière ne pose pas que des problèmes et a une importance économique qui n’est plus négligeable. « En Angleterre, des millions de gens sortent chaque week-end et profitent des meilleurs musiques, bars et clubs dans tout le pays. Cette ‘majorité du silence’ va enfin pouvoir avoir une voix pour se faire entendre et faire la différence. En soutenant Nightlife Matters, un message est envoyé aux personnes concernées pour leur rappeler que nous voulons une nuit protégée et célébrée, et non détruite », explique Alan Miller, président de la NTIA.
Le phénomène n’est pas nouveau et la situation devient critique en Grande-Bretagne : la moitié des clubs du pays ont fermé depuis 2005, la suspension des licences a furieusement augmenté en quelques mois et évidemment Londres est la ville la plus visée. Les gérants n’ont plus les moyens de faire face à de telles mesures, qui, comme pour le Dance Tunnel de Dalston, poussent vicieusement à la fermeture. « Ils nous traitent comme des enfants, ils veulent qu’on soit au lit à 22h. Où est-ce qu’un Londonien ira faire la fête si ça continue ?« , soupire Tony Hassan, patron du Peoples qui a vu sa licence retirée après trente ans de services.
Nightlife Matters s’étale sur un an et prévoit de nombreux événements destinés à ouvrir les yeux du public et bien sûr des mairies. Avec le #NightlifeMatters, la NTIA défend trois principes : protéger, soutenir et célébrer. Six soirées dans six villes britanniques sont au programme : le 21 mai à la Fabric avec Seth Troxler, Function, Dewalta & Shannon, le 22 mai au Sub Club de Glasgow avec Kölsch, les 11 et 12 juin au Hidden de Manchester et les 28 et 29 mai au Lakota de Bristol. Si la campagne est déjà soutenue par un paquet de producteurs et de DJs comme Jackmaster, Groove Armada ou encore Eats Everything, elle ne compte pas s’arrêter là pour pouvoir mettre les autorités et politiques locaux au pieds du mur. Les élections municipales ont lieu le 5 mai prochain, chacun des candidats a déjà fait ses promesses à la nuit mais personne ne sait s’ils les tiendront.
Nightlifematters Video from Thomas on Vimeo.
Pour participer et soutenir la campagne : signez la pétition et partagez #NightlifeMatters