Chronique extraite de notre magazine numéro 79, actuellement en kiosque. 

Confusion entre ambition et prétention, c’est le pire fléau que l’on rencontre dans la (sur)production musicale actuelle, et ce tous styles confondus. En aucun cas, nous ne pourrons taxer de prétentieux les Belges de Mountain Bike. On ne s’en plaindra pas, bien évidemment. Leur pop secouée et secouante ne révolutionnera pas le genre, mais elle possède certainement la louable ambition de bousculer quelques tâcherons qui monopolisent l’attention. 

Pas de noms, on ne fait pas dans la délation, môssieur (ou mâdame, pas de misogynie non plus). On est tombé tout de suite sous le charme de ce premier disque. Tout d’abord de sa pochette intriguante, photo granuleuse d’un skateur (?) en lévitation, puis de la voix rouillée du chanteur (Étienne) qui semble avoir grandi du côté de Liverpool (la pop) ou de Detroit (le rock garage). Derrière, ses trois camarades ne se laissent pas voler la vedette en mixant vicieusement énergie et mélodie. On a la prétention de penser qu’ils ne vont pas s’arrêter à ce magistral coup d’essai.