Mort du producteur californien Ras G : le hip-hop instrumental est en deuil
Il semble maudit. Les figures de l’abstract hip-hop tombent trop vite, trop tôt, trop jeunes. Après J Dilla, emporté en 2006 par une rare maladie du sang ou Nujabes, mort des suites d’un accident de voiture quatre ans plus tard, c’est au tour de Ras G d’en rejoindre le panthéon. Âgé seulement de 39 ans, le natif de Los Angeles a succombé à de graves problèmes de santé, d’après son label Brainfeeder, fondé par Flying Lotus.
S’inscrivant d’abord dans la lignée de ses mentors, avec une esthétique et des codes hip-hop old school identifiables – comme sur son album Beats Of Mind, qui puise dans de multiples samples soul et jazz -, Ras G s’était ensuite approprié des sonorités plus personnelles, s’engouffrant dans un psychédélisme sans compromis. Textures cosmiques et chiadées, rythmiques détraquées et granuleuses étaient alors à la base de beats à la frontière des genres, sans pour autant renier les racines premières du dénommé Gregory Shorter Jr. Ses dernières productions, notamment avec son projet Ras G & The Afrikan Space Program, élargissaient encore les possibles et la palette du Californien, témoignant d’une créativité débordante et d’un talent indéniable pour conjuguer les influences. De quoi influencer plusieurs générations de successeurs.