Metronomy : Old-school is the new cool
Deux petites années après Love Letters, Joseph Mount repasse à l’électronique avec un disque au fun immédiat. Un hommage à l’été 2008, quand Metronomy a gagné sa place parmi les grands.
Pip Paine, le premier album de Metronomy passé à tort totalement inaperçu, fête ses dix ans. Dix années pendant lesquelles Joseph Mount, seul maître à bord en studio, a tout fait pour ne jamais se répéter. Après la pop richement décorée de The English Riviera et celle beaucoup plus dépouillée et brute de Love Letters, le voilà pourtant qui, pour la première fois, joue avec les cartes du passé, Summer 08 revient sur l’été où Metronomy a commencé à séduire la planète indé avec la sortie de son deuxième album Nights Out. On retrouve Jo dans l’est branché de Londres, sur la terrasse d’un studio, autour de quelques bières après une journée entière de shooting photo visiblement éprouvante.
Tsugi : Il paraît que Metronomy joue à des mariages maintenant ?
Joseph Mount : (Il éclate de rire) Qui t’a dit ça ? C’était le mariage de mon très bon ami Gabriel, qui joue avec Christine & The Queens et qui faisait partie de Metronomy au début. Avec Oscar (claviériste live de Metronomy, ndr), on était au Festival de Nîmes. En ville on est tombés sur une fête de mariage avec un groupe qui jouait des reprises de Dire Straits. Quand tu fais de la musique depuis longtemps comme nous, le plaisir change, il est parfois moins immédiat, moins pur… Ce groupe de reprises semblait prendre un pied pas possible, on était éclatés ! Quand Gabriel nous a dit qu’il se mariait, j’ai sauté sur l’occasion. « On peut jouer au mariage, dis dis, on peut ? » C’est le truc le plus fun que j’ai fait ces dix dernières années.
Et vous avez repris du Taylor Swift !
On a fait trois sets de 20 minutes, dont un genre de medley qui commençait par « Hey Ya » de Outkast puis « Shake It Off » de Taylor Swift. C’est une bonne chanson. On a même débuté le set par « Get Lucky » de Daft Punk, on s’est tellement marrés.
La dernière fois qu’on s’est parlé, tu avais un nouvel album et un nouveau bébé, ce coup-ci, rebelote. Tu vas continuer le cycle ?
Non non, jamais de la vie. (rires) Le premier bébé est né quelques mois avant la sortie de Love Letters, le deuxième à la fin de la tournée, en janvier 2015. J’ai passé quelques mois à la maison, du coup, j’en ai profité pour enregistrer le nouvel album. Ma mentalité était tellement différente. Durant l’enregistrement de Love Letters, j’attendais mon premier enfant, en sachant que ma vie allait changer du tout au tout, j’enregistrais comme pour marquer cette étape. Ici, j’ai utilisé la musique pour me rappeler ma vie d’avant, utiliser mon temps libre pour me marrer, oublier ma vie de tous les jours. (rires)
Ce nouvel album est le premier à revenir sur votre passé, pourquoi ?
Immédiatement après avoir enregistré Nights Out, j’en avais déjà l’idée. L’album est sorti en septembre 2008, qui a été la première année de ma vie entièrement consacrée à ma carrière musicale. J’avais 25 ans et j’ai loupé plein de choses, des potes qui fêtaient leur quart de siècle, etc. Je voulais écrire un disque sur cet été perdu, cette année 2008 où j’ai été comme absent à cause de ma carrière. Ces derniers temps, dès que je me mets dans l’idée d’écrire un nouveau disque, je pense à ce disque spécial 2008. Mais ce n’était jamais le bon moment, je manquais de recul. Aujourd’hui il s’est passé assez de choses dans ma vie pour que je revienne dessus. Je voulais un album direct, fun, fait à l’ordinateur, à l’opposé de Love Letters.
En parlant de Love Letters, il semble avoir eu un accueil plus mitigé.
Cela dépend des critères. Bien sûr, Love Letters a vendu moins de copies, mais on a fait une tournée des Zénith énorme. Pour la première fois, mon album est entré dans les tops 10 français et anglais, etc. Love Letters m’a totalement épanoui, c’était ce que je voulais faire et c’est un très bon album. Et puis les ventes de The English Riviera étaient presque une anomalie.
Nights Out était un disque de rupture, The English Riviera de nouvel amour, Love Letters le disque d’un père de famille, assagi. Le mot « nostalgique » te va pour décrire le petit nouveau ?
J’ai l’impression que la nostalgie évoque une certaine mélancolie, une époque qui était meilleure que celle d’aujourd’hui. Ce n’est pas ça du tout. C’est nostalgique, mais de manière positive.
À l’été 2008, Metronomy décollait juste. Comment vous sentiez-vous ?
C’était incroyable, la première fois qu’on jouait en dehors du pays, on était hype, nos concerts étaient remplis de gens très très cools. (rires) Que le mouvement nu-rave soit un fantasme de la presse musicale ou non, quelque chose se passait, on a fini par traîner avec ces groupes, tourner avec CSS et Justice, le line-up nu-rave parfait, et on s’est beaucoup marrés.
Votre premier album est passé un peu inaperçu. Cela a été difficile à encaisser ?
J’y pensais, mais ce premier album était un petit truc indépendant, jamais je ne m’attendais au succès, alors que Nights Out avait du potentiel, un budget marketing, etc. Je voyais les autres groupes du moment sur des plus gros labels que moi, il y avait plus de bruit autour d’eux et pour la première fois j’ai été jaloux. J’étais convaincu que je pouvais atteindre le succès, ce truc superficiel me tenait à coeur. Je voulais prouver aux gens, à l’industrie, qu’il fallait me prendre au sérieux. « Je suis là pour rester ».
Tu vivais dans quel quartier de Londres ?
Je vivais vers Shoreditch. Quand j’ai déménagé à Londres, je voulais m’impliquer au maximum dans la scène, je sortais, rencontrais autant de gens que possible. C’était une période un peu folle et fun, je ne voulais pas me fondre au milieu de tous ces musiciens qui déménagent à Londres, j’avais un esprit de compétition, je voulais faire mieux que les autres.
Où traîniez-vous à l’époque ?
Il y avait toujours Trash, le club mythique d’Erol Alkan et d’autres clubs aux soirées assez indie, Turnmills par exemple, qui a fermé. On a fait quelques concerts à Fabric aussi, au Bardens Boudoir, etc. Les clubs comme Fabric n’étaient pas au mieux, alors ils ont essayé de faire jouer des groupes, de s’ouvrir à la scène indie. C’était plutôt bien payé mais ce n’était pas particulièrement fun de jouer devant des mecs drogués. On jouait un morceau, les gens dansaient, quand le morceau s’arrêtait, les gens n’applaudissaient pas, ils s’arrêtaient juste de bouger comme des zombies qui attendent leur signal, le retour du bruit.
Erol Alkan était un genre de parrain de cette scène nu-rave ?
Un peu oui, Erol est sur le nouvel album, il a mixé le morceau avec Robyn. C’est le premier à nous avoir fait jouer un vrai concert à Londres. Trash était incroyablement populaire, la queue interminable, il programmait des bons groupes et des bons DJs, c’était le mélange parfait. Klaxons, Justice, CSS, New Young Pony Club, Late of The Pier… Les Late Of The Pier étaient nos héros ! Mais ces groupes étaient des gros groupes, on traînait avec eux, mais jamais les labels ou la presse ne nous présentaient comme des futurs grands. Je me souviens que ça m’énervait assez.
Si tu repenses avec plaisir à cette époque, est-ce que c’est parce qu’elle était pleine d’incertitudes, en comparaison d’aujourd’hui où ta vie semble plus tracée ?
En 2008, je me sentais déjà très sûr de ma capacité à faire de la musique ma vie. Je ne savais pas ce qui allait se passer mais j’étais persuadé que j’allais rencontrer une forme de succès, je me forçais à ne pas envisager autre chose que la musique, c’était déjà le cas à 16 ans. Et je respecte mon moi de 2008, c’est lui qui m’a mené ici, sa naïveté, son appétit et les choix faits à ce moment-là.
Le morceau d’ouverture, « Back Together », parle de comprendre de ce que les filles attendent d’un homme. Une grande quête de ta vie ?
Je n’ai jamais été un homme à femmes, j’ai eu très peu de copines, mais comme n’importe quel hétérosexuel de base, j’étais obsédé par l’idée d’avoir une copine géniale. Quand je suis arrivé à l’université, il y avait plein de filles jolies et intelligentes qui se sont mises à être attirées par les mecs avec un cerveau. J’avais toujours soupçonné ça, mais voir cela enfin se confirmer a tout changé. (rires) Alors qu’à 16 ans, les filles que je voulais sortaient avec des mecs plus vieux. « Mais pourquoi faites-vous ça ? Ces mecs ne peuvent impressionner que des filles plus jeunes, vous pensez qu’ils sont plus raffinés mais ce sont les pires. » (rires)
On t’imagine plus timide qu’offensif.
J’étais plutôt timide, mais j’ai fait des choses plutôt courageuses ! Je me souviens avoir appelé une fille, ce qui à l’époque voulait dire appeler sa maison. C’est son frère qui a décroché : « Je peux parler à ta soeur ? » « Pourquoi ? » « Euh… je peux… juste lui parler, s’il te plaît ? » J’avais 15 ans, elle en avait 16, et elle n’a pas voulu sortir avec moi.
Et sur le morceau d’après, « Miami Logic », tu parles de ruiner la vie d’une fille qui n’a pas voulu de toi. Tu tiens toujours à te présenter comme un loser !
(rires) En primaire, les gamins balançaient des malédictions sur d’autres élèves, avec des cérémonies bizarres, enterraient des trucs dans le sol, etc. Je n’ai jamais fait ça. (rires) Ce qui me touche, c’est de me souvenir que quand tu es plus jeune, ces événements sont tragiques pour toi. Peu importe si quelques années plus tard, ça te paraît absurde, et que tu te fous du fait que cette fille ne voulait pas de toi à l’époque. C’est une période formidable, tellement intense.
Tu as dit que tu regardes le profil des foules aux concerts de Metronomy pour t’assurer qu’il y a toujours des jeunes. Tu tiens à rester hype, ou pertinent ?
Les deux ! Metronomy a toujours attiré les jeunes. Et je me sens pertinent tant que j’aperçois des adolescents à mes concerts. Les jeunes seront toujours plus excitants que les vieux, si tu les perds il ne te reste… que des vieux. (rires) Mais je veux bien qu’il y en ait à mes concerts aussi, hein.
Huit ans après ce Summer 08, tu espères toujours que les cool kids te suivent.
C’est exactement ça. Cette recherche du cool est un peu comme une drogue. Essayer d’être cool, rester intéressant, jeune, etc. C’est peut-être un truc de parent aussi. Si je fais ce disque maintenant, c’est aussi parce que je me vois m’éloigner de la coolitude. (rires) Je crois qu’après ça il me reste au mieux un album cool. Avant d’épuiser mon stock.
Adolescent tu étais un cool kid ?
Non, mais je n’étais pas non plus un souffre-douleur. Heureusement car ça peut vraiment être destructeur. Je me suis trouvé un groupe d’amis en commençant à jouer de la musique, même si on ne nous voyait pas comme cool, on était heureux.
Et si un jour à tes concerts, il n’y a plus que des quadragénaires ?
Je jouerai assis. (rires) Je ne sais pas, si ça arrive et que personne ne danse, je me demanderai ce que j’ai fait de mal pour que ça change d’un coup. Ça me rendrait triste, j’abandonnerais, je crois.
© Andrew Whitton
Ce disque est plus dansant, tu n’annonces pas de tournées, tu vas faire quelques DJ-sets, tu as un second enfant. Tu as tout planifié pour avoir une vie plus tranquille ?
Oui un peu, les autres sont occupés aussi, Gbenga a eu un enfant, Oscar vit aux États-Unis… Quand je tournais pour Love Letters avec des enfants à charge, je savais que ça mettait beaucoup de pression sur ma copine, alors je voulais passer du temps à la maison pour me rattraper, tout en sortant un disque quand même. Pourquoi ne pourrais-je pas sortir un disque sans faire de tournée de 18 mois ensuite ?
Tes chansons, en tournée, payent le salaire de beaucoup de gens. Tu y penses ?
Bien sûr, d’autant qu’ils n’ont pas la sécurité que j’ai en tant qu’auteur. Mais ils savent qu’on tournera à nouveau un jour, pas d’inquiétudes.
Tu as évoqué la sexytude de ton bassiste (Gbenga) et de ta batteuse (Anna). Sympa pour ton clavier Oscar !
(rires) Je n’avais pas oublié Oscar, ça a été coupé dans l’interview. Je n’ai pas casté les musiciens pour qu’ils soient sexy. Mais ça ne fait pas de mal au groupe d’avoir une batteuse sexy et un bassiste sexy… et Oscar. (rires) L’image, ça compte beaucoup, pour n’importe quel groupe, quel que soit le genre de musique. Et ça m’enlève de la pression. Les gens viennent aussi voir Metronomy en live parce qu’ils aiment Anna, ou Gbenga, ou Oscar…
Probablement pas Oscar !
(rires) Oui, mais je suis obligé de le citer.
Pourquoi revenir à la musique électronique maintenant ?
C’est une question de rapidité. Sur ordinateur, je peux aller à toute vitesse, seul dans mon coin. C’est comme ça que j’ai appris à faire de la musique. Je voulais un album facile à faire, du pur plaisir… et aussi sonner un peu plus moderne.
Même si certains sons sont des références directes à un disque d’il y a huit ans ?
C’est aussi que ces chansons sont vieilles pour certaines, « Night Owl » date même d’avant Nights Out ! Des bouts de morceaux que j’aimais et que je n’avais jamais finis. Nights Out est probablement l’album de Metronomy que je préfère, même si quand j’écoute ma voix, j’entends la peur de chanter.
Comment envisages-tu tes DJ-sets ?
Je n’y ai pas encore tant réfléchi, alors que je joue le week-end prochain ! Je me voyais comme un DJ quand j’étais adolescent, mais je ne suis pas très bon. J’aime juste l’idée d’entendre des morceaux que j’aime très forts.
Mix Master Mike, ancien DJ des Beastie Boys, scratche sur un morceau du disque.
J’étais un grand fan des Beastie Boys et de lui aussi, surtout son album Anti-Theft Device. Je trouvais ça cool d’inviter un DJ scratcheur, ça ne me mettait pas trop mal à l’aise. (rires) Je scratchais un peu dans ma jeunesse.
Robyn chante aussi sur un morceau. Vous aviez déjà partagé un duo fin 2015 sous l’étrange nom Tony Primo and Nixxie.
C’était pour un film, Partisan. Le réalisateur a demandé à des gens de créer des faux morceaux de karaoké, j’avais envie d’une chanteuse sur le titre, et à ce moment-là, je bossais déjà avec Robyn pour, je l’espère, son prochain disque. Alors je l’ai invitée. Personne ne s’est rendu compte de la supercherie. (rires) J’avais dîné avec elle à Londres il y a quelques années, elle disait adorer The English Riviera, cherchait de nouveaux collaborateurs. Pour moi, c’est une artiste importante, elle a beaucoup influencé les Katy Perry, Beyoncé, Lorde, etc. J’ai envie de produire pour des artistes pop, j’attends que le monde de la pop m’estime prêt.
Tu vis à Paris depuis cinq ans. Tu y es parfaitement bien ?
Oui, je suis même capable d’avoir des conversations élaborées en français, je le comprends en tout cas très bien.
Tu as une vie de famille épanouie. Ça a été dur de te remettre à composer ?
Non, très facile. Si je suis seul à Paris, sans les enfants, ce qui arrive rarement, ce que je préfère, c’est faire de la musique et jouer aux jeux vidéos, à Metal Gear, à The Last Of Us ou GTA V. Je peux y passer beaucoup de temps, je me souviens en 2009, j’étais à Paris chez ma copine, mais seul. J’ai passé cinq jours à regarder toute la série 24 et à jouer à Tiger Woods sur Gamecube. Le début du nouvel album est né quand j’ai eu deux semaines à la maison, libre. J’ai bossé ensuite au studio Black Box vers Angers, un peu à Paris aussi, à Motorbass, le studio de Zdar. Quel studio ! Il n’était pas là pendant cette période, mais on se parle pas mal. C’est le plus vieux fan de Metronomy de la planète ! En 2006, il m’avait envoyé un message sur MySpace, du compte de Cassius, ce jour-là j’ai pété un plomb. On fait un petit échange de remixes d’ailleurs.
Un des Modeselektor nous a confié qu’il était tellement stressé et pénible pendant la création du dernier Moderat que sa femme lui a demandé de partir loin pour faire ça la prochaine fois.
À chaque endroit où j’ai enregistré le disque, j’ai essayé d’amener la famille, mais ça ne marchait pas vraiment. Je suis avec ma copine depuis longtemps et elle comprend que ça marche mieux si je m’isole un peu, par moments, dans la création.
Tu as 33 ans, cinq albums, des milliers de dates de concert. Peux-tu imaginer ce qui se passera dans 10, 20, 40 ans ?
40 ans ! ? Ça va pas ? Je ne ferai plus ça ! Après cinq albums, je suis dans une situation confortable, je me sens bien dans mon job. Encore deux albums et mon contrat avec le label est terminé, j’ai déjà des idées… En fait je sais exactement ce que je ferai, mais je ne veux pas en parler.
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Summer 08
Dès le deuxième morceau de ce cinquième album de Metronomy, l’illusion est totale : on se retrouve propulsé en 2008, à l’époque où Joseph Mount sortait son deuxième album Nights Out, en pleine vague nu-rave. Les basses qui claquent, les gimmicks de synthétiseurs accrocheurs, les paroles mi-lover mi-clown… Pour la première fois, Metronomy regarde dans le rétroviseur et on ne se plaindra pas de cet instant nostalgique. Deux ans après les jolies chansons de Love Letters à la production parfois un rien fainéante, Mount s’est empressé de changer son fusil d’épaule et de ressusciter la nu-rave… Enfin la nu-rave version Metronomy, le groupe étant déjà à l’époque sur une planète bien à lui, une électro-pop avec certes un pied sur le dancefloor, mais un coeur tout entier dévoué à l’évidence des mélodies. À ce jeu-là, Mount est toujours un chef, comme en témoignent l’épatant single « Old Skool », un duo étonnant avec Robyn doté d’une basse monumentale (« Hang Me Out To Dry »), et une piste de clôture, « Summer Jam » d’une sensualité robotique magistrale. Un titre qui aurait d’ailleurs eu toute sa place sur le récent premier album de LA Priest, ancien leader des champions nu-rave et héros de Metronomy, Late Of The Pier. Fermez les yeux, vous êtes on 2008 on vous dit.