Mauvaise nouvelle pour les professionnels de la fête, le niveau sonore autorisé baisse d’un cran en 2018
Alors que le niveau sonore était fixé à 105 décibels depuis presque vingt ans, une série de mesures visant à protéger l’audition du public a été publiée au Journal Officiel le mercredi 9 août. Dès 2018, le volume sonore ne devra excéder désormais 102 décibels, mesuré sur une période de quinze minutes, dans tous les clubs et festivals de l’Hexagone pouvant accueillir plus de 300 personnes. Une baisse qui se fera nettement ressentir, l’échelle des décibels n’étant pas linéaire, l’intensité sonore sera divisée par deux.
En plus de devoir afficher et enregistrer le niveau sonore en continu, le décret souligne aussi les obligations des professionnels de la fête : informer le public sur les risques auditifs encourus lors d’une trop longue exposition sonore, mettre à disposition des protections auditives ainsi que créer des zones de repos auditif où le niveau sonore ne devra excéder 80 décibels. De plus, la limite descend à 94 décibels lorsque le public est composé d’enfants de moins de six ans. Et pour tous les réfractaires, les sanctions encourues iront de 1500€ à 3000 € en cas de récidive.
D’après le Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit, l’oreille humaine commence à souffrir dès 85 décibels sur une exposition de huit heures. Et selon l’association JNA, 12 à 13% de la population française souffriraient de problèmes auditifs, soit 6 à 8 millions de personnes. Mais est-ce la faute des clubs et festivals ? Ne faudrait-il pas aussi réglementer le volume sonore des casques et écouteurs ?
Alors qu’il suffira « simplement » de baisser le niveau sonore dans les clubs, ce nouveau décret sera beaucoup plus difficile à appliquer lors de concerts en live. « Avec la batterie seule, on peut déjà être à 101 décibels », estime Joseph Gatineau, ingénieur du son pour le groupe Radio Elvis dans un entretien accordé à l’AFP. « Mais un batteur, si c’est du rock, on ne va pas lui demander de jouer au balai… »