« Maison », le nouvel album de Salut C’est Cool : pour ou contre ?
Pour
Depuis ses débuts, il y a ceux qui aiment Salut c’est cool et ceux qui détestent. La preuve, ils figurent dans cette rubrique. Et pour tout vous dire, au moment de “Techno toujours pareil”, j’avoue être resté insensible à leurs délires philosophico-potaches et leur mélange improbable de tout ce que la musique électronique a engendré de plus bourrin. Mais comme le dit le proverbe : il n’y a que les imbéciles… D’autant que pour ce nouvel album produit avec Jacques, et publié sur son label Pain Surprises, sur lequel on croise aussi Flavien Berger ou Moyen Age, les quatre garçons ont soigné leur songwriting. S’il ne faut pas s’attendre à des couplets- refrains qui le feraient rentrer en playlist sur France Inter, Salut c’est cool a resserré son propos, ralenti la cadence, et peaufiné ses arrangements pour mettre en valeur toute la fantaisie d’un univers singulier et attachant. Tout au long des seize plages de Maison, sorte de réflexion oulipienne sur la nature et le quotidien, on les entend harmoniser a cappella avec le bruit du réfrigérateur, réciter le menu d’un restaurant bistronomique, déclarer leur flamme à un bout de bois et au cassoulet. Maison c’est Prévert, Queneau et Philippe Katerine qui font un pogo sur le dancefloor en devisant sur la place de l’homme sur notre planète. Rien que ça !
Antoine Dabrowski
Contre
Je dois avouer ne rien comprendre à ce disque que j’ai eu beaucoup de mal à écouter en entier. Je n’en pense pas forcément du mal, mais certainement pas du bien. Disons que je m’en fous totalement. D’abord parce que je trouve ce disque atrocement ennuyeux à écouter et ensuite parce qu’il me fait l’effet d’une blague qui aurait mal tourné et que personne ne saurait comment stopper. Sur le papier, je n’ai rien contre Salut c’est cool et j’ai le sentiment que Jacques a bien du talent, mais leur association ne fait ressortir que les pires défauts des uns et des autres. Parfois musicalement, il se passe vaguement un truc, comme avec “Le Cassoulet” ou “Mon réfrigérateur”, mais la plupart du temps c’est pauvre et “toujours pareil”. De plus, il faut supporter la litanie des paroles idiotes et désincarnées. On m’objectera sans doute qu’il faut y voir une fantaisie poétique. Sans doute, peut-être, éventuellement… Mais ces pensums ne me semblent surtout pas du tout maîtrisés et atrocement complaisants. On rigole manifestement beaucoup à la cafétéria de la fac d’arts plastiques. Tant mieux. Mais pourquoi donc sortir un album avec ça ?
Alexis Bernier