Madben, résistance underground
Rencontre avec Madben extraite du numéro 111 de Tsugi, à retrouver en kiosque ce samedi 7 avril ou sur notre boutique en ligne.
En dehors de toute hype éphémère, le producteur et DJ Madben livre une pertinente version à 360° de la techno à l’occasion de son très réussi premier album, huit ans après ses débuts discographiques. Enfin !
Coïncidence. Nous participions en septembre dernier avec Benjamin Leclercq, alias Madben, à une conférence de la Paris Electronic Week dénommée : « Est-il encore pertinent de sortir un album ? » Vaste question, d’autant plus d’actualité avec la toute-puissance des playlists dans la consommation musicale, toutes classes d’âge confondues, mais à laquelle Benjamin répondait par l’affirmative. Et il le prouve en nous offrant aujourd’hui le brillant Fréquence(s). Un passage obligé, selon lui (il n’est heureusement pas le seul), mais qu’il n’avait (volontairement) toujours pas emprunté, malgré une décennie derrière les platines et penché sur ses machines. Nul blocage artistique à l’origine de ce choix, mais simplement le souhait de ne pas se précipiter et de produire une oeuvre personnelle, représentant les différentes facettes de la techno selon Madben. Il y a trois ans, première tentative : « J’avais terminé un album, mais finalement à la réécoute, j’ai pensé qu’il était trop tôt. Je me suis toujours dit qu’il fallait avoir un peu de recul sur son travail et ne pas y aller forcément tête baissée parce que c’est très concurrentiel le domaine de la musique aujourd’hui, et on peut vite se planter. Je l’avais fait écouter à Gildas (Rioualen, cofondateur du festival brestois Astropolis, ndlr) qui trouvait également que c’était trop tôt. Avec le recul, je crois que j’ai bien fait d’attendre. »
Travail, techno, party
On le confirme à l’écoute de son magistral Fréquence(s), manifeste techno justement équilibré entre ambient, phases breakées et dancefloor. Un long format pour lequel Madben a bénéficié d’une donnée essentielle à la création : le temps. Hé oui, car à l’époque de l’essai avorté, ce Lillois d’origine travaillait encore à la FNAC d’Orléans comme responsable éditorial, avec plus de trente personnes sous ses ordres dans des conditions un peu chaotiques : « Le lundi, après mes dates du week-end, je devais diriger mes trente-cinq vendeurs, ce n’était pas évident, j’étais légèrement fatigué ! Donc quand cela a commencé à bien fonctionner pour moi comme DJ, je me suis posé la question : ‘Qu’est-ce que tu fais ? Tu continues dans ton boulot et après dans dix ans, tu regrettes de ne pas t’être lancé dans l’aventure ?’ Je suis donc allé voir mon boss, et j’ai tout plaqué, il a un peu halluciné. »
… La suite en kiosque ce samedi 7 avril ou sur notre boutique en ligne !
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