Rock en Seine : boum réussie pour les 20 ans avec Billie, Julian et compagnie

par | Août 28, 2023 | live report, Sortie et Events

Cette annĂ©e, une Ă©dition tout Ă  fait particulière pour Rock en Seine puisqu’on en cĂ©lĂ©brait les vingt ans. Un week-end marquant, avec des invitĂ©s de marque allant de lĂ©gendes du rock aux artistes Ă©mergents. En somme des tĂªtes d’affiche lĂ©gendaires, beaucoup d’émotions mais surtout de la très bonne musique.

C’est le rendez-vous de l’étĂ© qui dure depuis 20 ans dĂ©jĂ . DĂ©butant en 2003 avec 22 000 spectateurs et seulement deux scènes, Rock en Seine a su conquĂ©rir plus d’un cÅ“ur au fil des annĂ©es et aujourd’hui, pas moins de 144 000 personnes ont fait le dĂ©placement et ont pu se rendre devant les cinq scènes oĂ¹ se partageaient 76 artistes. Parmi ces artistes il y avait des tĂªtes d’affiches assez impressionnantes en commençant par Billie Eilish qui s’offrait 1h30 de set en closing du mercredi 23 aoĂ»t, journĂ©e d’ouverture du festival. Ce premier jour affichait d’ailleurs une programmation 100% fĂ©minine, puisqu’un des objectifs du festival et d’amener plus de paritĂ© (53% de femmes ou de formations menĂ©es par des femmes Ă©taient donc prĂ©sentes sue tout le week-end).

Cette Ă©dition 2023 dĂ©marrait donc avec Lucie Antunes sur la Grande Scène et elle n’a pas hĂ©sitĂ© avec ses musiciens et musiciennes Ă  frapper fort. Dès 17h30, sous une chaleur infernale —au passage, chapeau pour la prouesse technique— Lucie et son groupe ont dĂ©livrĂ© un set incroyable Ă  coup de percussions et de chÅ“urs. A mesure que l’heure tourne, les fans les plus hardcore de Billie Eilish s’amassent. Il est 18h, son concert Ă©tait prĂ©vu Ă  22h. Pourtant, infatigable, le groupe enchaĂ®nait les morceaux ; ainsi « It’s Amazing« , « Carnaval » ou encore « Vous Ăªtes parfait.e.s » ont su faire monter la tempĂ©rature, qui frĂ´lait dĂ©jĂ  les 32°. On l’aurait certes vu un peu plus tard dans la soirĂ©e, mais Lucie Antunes a su brillamment ouvrir le bal. Elle Ă©tait Ă©galement au micro d’Antoine Dabrowski, pour Tsugi Radio après son passage. S’ensuivent les concerts de Tove Lo sur la grande scène, girl in red et la très attendue Billie Eilish, pendant que s’enchaĂ®naient alors Mae Stephens, Hannah Grae et Nieve Ella sur la scène Firestone. Les concerts de girl in red et Billie Eilish Ă©taient, pour ainsi dire, bien au delĂ  de nos espĂ©rances. La première a su ramener un monde fou (sans doute aussi qu’une partie du public patientait dĂ©jĂ  depuis un moment pour Billie, surtout quand on sait que certains fans campaient dĂ©jĂ  depuis deux jours Ă  cĂ´tĂ© du site, il n’y aurait rien d’étonnant.)

 

rocj en seine

© Mathieu Foucher

Les deux grosses tĂªtes d’affiches de la soirĂ©e Ă©taient Ă  la hauteur de nos attentes aussi rock l’une que l’autre elles ont littĂ©ralement embrasĂ© la grande scène de Rock en Seine. Marie Ringheim (alias girl in red) ira mĂªme jusqu’à demander au public de la rattraper si elle slamme, avant de se jeter dans l’assistance. Feu d’artifices, lances-flammes et jets de confettis faisaient eux aussi partie de la fĂªte. Curieux lorsqu’on sait que Billie prĂ´nait d’ailleurs un respect de l’écologie et qu’il fallait « prĂ©server la planète car on en a qu’une », le tout en demandant un cachet de 1.5 millions d’euros. Cette dernière aura enchaĂ®nĂ© ses plus gros tubes, allant de « bellyache/ocean eyes » pour les plus vieux titres Ă  « What Was I Made For ? » Pour un show d’une heure trente. Qu’on l’ait vue depuis le « garden » anciennement golden pit (qui fut loin dâ€™Ăªtre une rĂ©ussite) Ă  moitiĂ© vide, mais qui prenait tout de mĂªme moins d’espace que l’an passĂ©, ou depuis le premier rang, elle aura le mĂ©rite de nous Ă©blouir.

 

 

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« Celebrate good times, come on« 

Reprise le vendredi 25 aoĂ»t, avec un jour de pause pour se remettre du spectacle de l’avant-veille. Avec un line-up assez punk Ă  commencer par Turnstile qui a retournĂ© la scène Cascade et interprĂ©tĂ© « Alien Love Call« . Julien Baker fera d’ailleurs une apparition sur scène pour chanter « UNDERWATER BOI« . Julien Baker, ainsi que ses deux comparses de boygenius, seront elles-mĂªmes rejointes lors de leur passage, plus tard par Brendan Yates (frontman de Turnstile) ou encore ce bon vieux Sebastian Murphy (frontman de Viagra Boys). Ce dernier, toujours aussi dĂ©glingo enchaĂ®ne les pitreries, Ă  commencer par un sorte de discours en français approximatif, et lorsqu’il demande au public s’il a compris ce qu’il vient de baragouiner, et qu’à l’unanimitĂ© un non en ressort, il rĂ©pond « whatever it’s your fucking language » (traduisez : « peu importe, c’est votre putain de langue »). Se succèdent les concerts de Glauque, ThĂ©a puis le prince Flavien Berger, qui a toujours autant d’humour et on aime toujours autant ses lives qui, cette fois, offraient Ă©galement beaucoup d’impro. Bracco, duo parisien, dĂ©livrait ensuite une performance sur la scène Ile-de-France, qui voyait dĂ©filer les artistes du Club Avant Seine, ambition de rĂ©unir la crème de la crème niveau artistes français, des musiques dites indĂ©pendantes. Le concert de Fever Ray aura Ă©tĂ© Ă  la hauteur de sa rĂ©putation, mystique, très clairement mais avec une scĂ©nographie et des costumes travaillĂ©s pour un moment vraiment rĂ©ussi. La chanteuse Ă©chappĂ©e de The Knife et accompagnĂ©e de ses musiciennes ont jouĂ© le jeu jusqu’au bout.

L’avant dernier jour de Rock en Seine promettait lui aussi des beaux moments, Ă  commencer par les membres Altin GĂ¼n qui malgrĂ© le fait d’avoir Ă©tĂ© programmĂ©s dans les premiers groupes sur la journĂ©e du samedi 26 aoĂ»t, a su dĂ©livrer une performance solaire et impressionnante niveau technique, Ă  l’image de leur musique. Le groupe britannique Dry Cleaning se jouait en meme temps que Tamino, pendant que se terminait L’ImpĂ©ratrice sur la Grande Scène, noir de monde. Les Anglais adressaient d’ailleurs le dernier concert de leur tournĂ©e, la chanteuse Florence Shaw expliquait alors qu’il y a « un mĂ©lange de tristesse et de joie parce que cela fait un long moment que l’on est en tournĂ©e« . Ce Ă  quoi les fans n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  rĂ©pondre, certes un peu déçus que ce soit la fin, mais avec plein d’encouragement.

 

rock en seine

© Mathieu Foucher

Un peu plus Ă  l’ouest, le lendemain se donnait le concert de The Murder Capital, groupe formĂ© de cinq Irlandais. Et on peut dire qu’ils ont l’habitude avec la scène, le frontman James McGovern n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  faire du stage diving trois fois et mĂªme nonchalamment fumer une clope lors d’un morceau, en clair il vit pour les camĂ©ras. Bonne claque ensuite, sur le concert de Young Fathers qui, selon nous mĂ©ritaient une plus grande scène et qui ont su dĂ©gager une Ă©nergie folle et communicative, malgrĂ© l’averse en plein milieu de leur concert. Enfin, le dimanche c’était sans doute le jour le plus important de cette Ă©dition 2023 de Rock en Seine : Foals mais surtout The Strokes dessinaient une fin de festival en apothĂ©ose. Le premier Ă©tait vraiment ce qu’on espĂ©rait, avec des premiers morceaux tels que « Moutain at my gates », « 2am » ou encore le devenu classique, « My number » en poursuivant sur une deuxième partie, prĂ©cĂ©dĂ©e d’un « attention Ă  partir de maintenant ça va devenir complètement fou » de Yannis Philippakis, beaucoup plus Ă©nervĂ©e. Puis, pendant que Kenny Beats balançait tous les classiques du rap US lors de son set, les gens remplissaient de plus en plus tous les coins encore vides autour de la scène jusqu’à en faire dĂ©gueuler les allĂ©es. Près de 40 000 personnes se sont rassemblĂ©es dans la journĂ©e du dimanche, donc on peut penser que toutes ces personnes sont restĂ©es pour « le concert de l’annĂ©e ». Un peu déçus nĂ©anmoins de la performance du groupe lĂ©gendaire, menĂ© par Julian Casablancas qui n’a pas hĂ©sitĂ© d’ailleurs Ă  faire des intermèdes un peu bancals, le tout avec un son qui, par intermittence avait du mal Ă  fonctionner. MalgrĂ© tout The Strokes a enchaĂ®nĂ© de vieux classique comme « The Adults Are Talking », « Call It Fate, Call it Karma » ou encore « Meet Me In The Bathroom » mais qui aura, apparemment, conquis la foule. Le groupe terminera toutefois de manière tout Ă  fait abrupte, on l’avait pas vu venir.

Rock en Seine n’aura pas perdu de sa superbe et aura célébré dignement ses vingt ans d’existence, rassemblant ainsi plusieurs générations sur l’immense site de Saint-Cloud, qu’ils soient venus en famille ou non.

 

 

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Meilleur moment : le concert de Lucie Antunes qui ouvrait le festival, qui nous a bien scotché.

Pire moment : en plein set de Bracco, le chanteur qui a pour habitude de se mettre en slip pendant le concert n’a peut-Ăªtre pas pensĂ© au fait que certaines parties pouvaient Ăªtre potentiellement visibles.

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