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Mall Grab © Marion Sammarcelli
11 juillet 2023

Live report : Peacock Society 2023, vaincre le feu par le feu

par Marion Sammarcelli

En 2013, un tout nouveau festival honorant les cultures électroniques investissait Paris pour la première fois : Peacock Society. Le temps d’un week-end, festivalières et festivaliers viennent donner vie à une société éphémère et hédoniste rythmée par des kicks endiablés. Dix ans plus tard -et de retour en juillet- le festival n’a rien perdu de son essence originelle. Organisation, festivaliers, artistes… ils ont foutu le feu. Tsugi vous emmène.

En sortant du RER D, pas l’ombre d’un paon à l’horizon. Par contre, des festivalières et festivaliers coloré(e)s à perte de vue, ça oui. Qu’elles ou ils soient vêtu(e)s d’un kimono fleuri, d’un legging Nyan Cat -qui brûle la rétine il faut l’avouer- d’une robe bohème-chic ou bien d’un short décontracté, toutes et tous sont venu(e)s pour la même chose. L’objectif ? Savourer les beaux jours au son de pointures des musiques électroniques dans un décor bucolique. Il faut dire que pour souffler ses dix bougies, Peacock Society n’a pas fait les choses à moitié. Même sous un soleil de plomb. Et comme un signe du destin, le festival a pu célébrer cet anniversaire en échappant à l’orage qui menaçait de s’abattre sur le site. Ouf.

 

© Marion Sammarcelli

 

Teuf brûlante

Samedi 15 heures, chaleur caniculaire. Depuis deux ans Peacock Society prend le pari d’évoluer la journée. Arrivée 14 heures et à minuit, tout le monde au lit -ou pas. Évidemment, au mois de juillet, lorsque le soleil nous tape bien sur la tête, que le thermomètre indique 34ºC à l’ombre et que l’indice UV flirte avec le 8, ces horaires peuvent faire mal. Et pourtant; selon les dix commandements de la fête, tout festivalier sait s’adapter. À chacun sa technique. On a pu voir un concours de lancer d’eau pendant que Cera Khin envoyait faux drops de core, hard techno et kicks survoltés du haut de la scène MIRROR -on aurait bien piqué son ventilateur d’ailleurs- ou encore une horde d’éventails battant la mesure sur l’acid techno 90’s de KI/KI. Quant aux autres artistes de la MIRROR ? Imperturbables. Le dimanche, on a admiré Skin On Skin mettre un peu plus le feu à ladite scène en balançant son titre phare « Burn Dem Bridges » -qu’il a fait durer dix minutes -on exagère à peine- ou encore Nina Kraviz y faire grimper la température en closing. 

 

© Marion Sammarcelli

 

KI/KI © Marion Sammarcelli

 

Cependant malgré tous les efforts convoqués, impossible d’éviter cette chaleur… À qui la faute ? Sœurs Malsaines évidemment. Trois mots : chaud, chaud et chaud. Le collectif queer parisien a investi la scène CHAMAN -dotée de magnifiques Pikip Solar Speakers– pour six heures de teuf nichée sous les arbres. Contre-soirée aux airs de free party, le public a pu y apprécier une ambiance safe ainsi que des shows de danse sur fond de techno, hard music, trance et eurodance. On revoit les sourires sur les visages et les corps suintant de bonheur. 

 

Coup de SOLAR

Avec une SOLAR STAGE en plein soleil, difficile de pouvoir se rafraîchir. Pourtant, on a trouvé un moyen : voir jouer Eris Drew. Pendant une heure et demie de set, la DJ et productrice américaine a exposé tout son univers frais et vitaminé. Infatigable, elle enchaînait les vinyles de house, funk et breakbeat en scratchant devant une foule plus que ravie, mains en l’air. On peut dire qu’elle a préparé le terrain à merveille pour le live d’Acid Arab.

 

Eris Drew © Marion Sammarcelli

 

À lire également sur Tsugi.fr : Live report : et Acid Arab transforma l’Olympia en night-club géant

 

Qui dit ‘anniversaire’, dit ‘surprise’. Et Job Jobse l’a bien constaté pendant son passage sur la SOLAR. Alors qu’il était en train de mixer « Don’t Take The Mick » (Houserockers Dub) de Bed & Bondage, des danseuses et danseurs de la scène ballroom parisienne on investit la SOLAR au moment du drop. Elles et ils ont littéralement foutu le feu. Tout sourire, Job Jobse -qui n’était pas au courant- s’est mis à filmer leur chorégraphie. On n’est pas près d’oublier ce moment. 

 

© Marion Sammarcelli

 

Le dimanche, c’est un imprévu d’une autre sorte qui est arrivé sur la SOLAR. Alors que NTO devait jouer un live d’une heure de techno mélodique, il a pu offrir 45 minutes supplémentaires à ses fans. En effet, Mall Grab n’est arrivé qu’à 19h15 -alors qu’il devait monter sur scène a 18h30- à la suite du retard de son avion. Coup de pression. Mais en l’attendant, nous avons fait un rencontre singulière : son fan français le plus fidèle. Oui. Ce dernier suit l’artiste australien depuis 2015 et a pour habitude de lui offrir des roses à chacun de ses gigs. En retour, Mall Grab l’a invité à Peacock Society -rien que ça. Cette fois-ci, l’afficionado a pris l’initiative de lui ramener une « Sunflower« . Une fois Mall Grab sur scène, on capte rapidement la gentillesse du personnage : même s’il n’a joué que 40 minutes, il a su mettre son énergie ardente au service du public et a même lâché quelques unreleased.

 

© Marion Sammarcelli

 

Mall Grab © Marion Sammarcelli

 

Mall Grab © Marion Sammarcelli

 

Nuées ardentes à la NOMAD 

En suivant les rubans colorés accrochés aux arbres ou en osant sortir des sentiers battus, on tombe sur une scène en retrait : la NOMAD. On l’a tellement squattée qu’on a cru y habiter. Plus que la canicule, il y régnait une chaleur humaine. On y était serrés, certes, mais c’est surtout la bonne ambiance qui y habitait qui nous a frappés. Est-ce aussi grâce aux artistes ? Possible. La NOMAD a vu défiler des DJs aux styles éclectiques qui ont -pour la plupart- marqué cette année 2023. Hyas et Pura Pura ont démarré les hostilités à base de bass music léchée, suivis du déjanté X-COAST et de ses vibrations trancy à souhait. Le lendemain c’était au tour d’Olympe 4000 de nous régaler en décibels entre techno, UK bass et dubstep, puis à Myd de nous montrer de quel bois il se chauffait. Et on peut dire qu’on a brûlé beaucoup de calories.

 

À lire également sur Tsugi.fr : La reprise du ‘Cut Dick’ de Oizo par Chilly Gonzales déjà remixée par Myd 🔊

 

Olympe 4000 © Marion Sammarcelli

 

Sur les deux jours, la NOMAD a hérité de deux closings remarquables. Le premier soir c’est HUNEE qui a offert une sélection de classiques disco et funk. Le public envoyait ses meilleurs pas de danse sous les boules à facettes suspendues à la scénographie. Mention spéciale pour la femme-guirlande qui groovait à côté de nous. Mais notre vrai coup de cœur de Peacock Society restera sans aucun doute Sherelle. Tout comme lors de sa légendaire Boiler Room, la DJ made in UK a fait preuve d’une énergie débordante, autant dans sa présence scénique que dans sa sélection de tracks oscillant entre jungle, footwork, drum and bass et parfois techno. Dans le public ? Des phénomènes. On a vu la foule onduler jusqu’à la dernière mesure, sans se rendre compte qu’il commençait à pleuvoir. La fête est finie, le feu s’éteint… Pour le moment. Le brasier ne demande qu’à être rallumé.

 

Meilleur moment : Le morceau de closing de Sherelle avec un public qui dansait comme si c’était la dernière fois

Pire moment : 34ºC à l’ombre ça fait quoi ? 40ºC au soleil, un truc comme ça ? Va falloir s’y habituer.

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