Live Report : on a pris un coup de chaud sous le soleil roumain du SAGA Festival
L’été a à peine commencé que le SAGA Festival nous a déjà donné un coup de chaud. Du 23 au 25 juin, plus de cent artistes se sont rejoints sur le tarmac de Romaero pour faire danser des milliers de festivaliers, parfois venus de loin. Une atmosphère d’excitation remplissait l’air de Bucarest alors que le festival n’avait pas encore commencé. Autant vous dire que l’ambiance était présente, et que nos oreilles et jambes garderont longtemps le souvenir de ces trois jours de festivités. On raconte.
Pour sa troisième édition, le deuxième plus grand festival de Roumanie est retourné là où tout a commencé : Romaero. Avec plus de sept scènes aux tailles colossales, les 165 000 personnes qui ont assisté au festival ont sans aucun doute trouvé leur compte. Et nous aussi ! Même si une majorité de la prog’ était composée d’artistes roumains, le Spark et le Heat Stage ont su nous séduire. Paula Temple, 999999999, Nina Kraviz, Héctor Oaks… Rien que ça. Avec un tel line-up, difficile de ne pas taper du pied jusqu’au bout de la nuit. Mais avant d’aller suer dans les hangars, on est allé voir ce que ça donnait du côté de la Main Stage. Malheureusement, deux des plus grandes têtes d’affiche, Lil Nas X et Wiz Khalifa, n’ont pu faire le déplacement, à la grande déception des festivaliers. On ne peut leur en vouloir : les deux artistes ont décommandé leurs prestations pour raisons médicales. Si cette annonce a inquiété quelques fans, Skrillex les a vite rassurés. Passant d’un set d’une heure trente à trois heures, sa performance en a réjoui plus d’un. Notamment pour les locaux ! Il les a enchantés avec un remix de « Ciuleandra » de Maria Tănase : icône de la chanson populaire en Roumanie.
Samedi 24 juin, c’est l’Allemand Robin Schulz qui a suscité notre intérêt sur la Main Stage. Évidemment il n’a pas hésité à passer ses tubes planétaires et ses remixes de « Prayer in C et « Miss You”. Mais ne nous mentons pas, ce n’est ni ce set ni celui de Fisher -qui avait plutôt un air de berceuse- que nous garderons en tête. Mais bien le closing de Hot Since 82 sur la Spark Stage : une scène située sous un avion, en plein air. Pionnier de l’acid house, il a donné une jolie gifle de bonheur à l’assistance, avec deux heures de musique. Si la prog’ du samedi nous a moins émoustillés, les bières à trois euros toujours avec modération) et la multitude de stands présents sur place ont comblé nos papilles. Malgré le bon déroulement du festival, il faut tout de même rappeler quelques désagréments notables. Dont l’absence de trois grands noms de la prog’ dont Sickick, la fermeture de certaines scènes à plusieurs festivaliers (à cause d’une trop grosse affluence) et le prix des consommations sur place, considéré comme trop cher pour les locaux. Les festivaliers français présents n’ont pas le même point de vue concernant les prix, forcément habitués à payer une pinte plus cher.
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Mais parlons du positif, avec des mentions spéciales ! Côté scène, le SAGA festival nous a ré-ga-lés. Située à l’entrée du site, la Rave Plane nous a immédiatement charmés. Cet avion désaffecté et recouvert de graffitis a accueilli les festivaliers pour une destination inconnue. Si le Main Stage n’a rien à envier aux scénographies des festivals français, on a adoré retrouver le logo du SAGA festival à la Heat Stage (techno stage). Cette immense structure en métal présente derrière le DJ a ajouté une touche encore plus industrielle à ce hangar. Niveau artistes, Paula Temple nous a laissé sans voix : avec un set profond, combinant habilement un mélange caractéristique de techno, de house et de minimal, elle a su captiver la foule. À peine le temps de nous en remettre que Richie Hawtin suivi du duo italien 999999999 ont continué crescendo. Ils nous avaient déjà impressionnés à la Boiler Room au Centquatre Paris, et leur set au SAGA ne nous a toujours pas déçus. À base de kicks percutants… Impossible de rester statique. Et quoi de mieux que de finir la nuit avec Nina Kraviz. Oui, on ne l’a pas mentionné, mais ces artistes étaient programmés sur la deuxième nuit de festival. Alors imaginez un peu le plaisir auditif sur trois jours.
Le week-end se terminera avec le phénomène français I Hate Models. Et on peut vous l’assurer : on y a laissé des plumes. Avec un set allant de la techno industrielle à la darkwave réverbérée, il a réussi à faire danser le public jusqu’au petit matin. Et ce, malgré trois jours de festivités bien sportives. Croyez-le ou non, sa danse signature et son iconique remix de « Toro » d’El Columpio Asesino arriveront à vous convaincre de danser.
À la fin, le retour à Paris a été bien difficile, le festival a réussi à faire vibrer Bucarest et de laisser un doux souvenir de bruit et de plaisir aux festivaliers. On a adoré rencontrer les teufeurs roumains, se balancer et taper du pied ! C’est donc un retour plutôt gagnant pour le SAGA Festival, qui a lancé le début de l’été roumain en beauté.
Meilleur moment : voir I Hate Models en closing accompagné de ses pas de danse frénétique
Pire moment : les 37 degrés du samedi après-midi. Difficilement supportable sur le tarmac d’un aéroport