Les producteurs les plus chauds de ta région : sept projets à suivre à Bordeaux
Vous l’attendiez tant, c’est le second épisode de notre série où l’on vous partage nos meilleures découvertes auditives à travers les grandes villes Françaises. Après un focus sur Rennes, on a choisi de longer la côte et de poser nos oreilles à Bordeaux. Voici notre sélection (non-exhaustive) de sept productrices et producteurs 100% Sud-Ouest.
Bordeaux, ville des canelés, des chocolatines, du vin et d’Anetha nous cache bien des surprises en termes de musiques électroniques. En effet, celle que l’on nomme ‘la belle endormie’ ne l’est pas tant que ça. Ville festive, prolifique en collectifs et en open-airs en tous genres : au bord de la Garonne, au cœur du Jardin Public, à Darwin et sur le pont de l’IBOAT mon capitaine, les musiques électroniques y ont une place de choix. C’est pourquoi on vous a déniché une flopée de productrices et producteurs à suivre de près, tant leurs projets sont prometteurs. Et parfois -souvent- déjà bien reconnus.
Neida
DJ du collectif SUPER Daronne, Neida est aussi un producteur bordelais hors-pair qui remet les sonorités breaks, jungle, trancy (avec des sonorités trance, quoi) et acid au goût du jour. C’est sûrement pour cela qu’il a tapé dans l’œil de RONI, la boss du label Nezha Records. En 2021, il y sortait son premier EP Slowing dans lequel on a pu découvrir le génial « DSO« , accompagné d’un clip psychédélique hommage à la rave des années 1990 (et réalisé par RONI elle-même). Récemment, on découvrait le second EP de Neida -qui squatte toutes les clés USB depuis-, False Nostalgia : un coup de cœur concentré en basses et en rythmes saccadés. Neida y affirme de plus en plus son attrait pour l’univers musical UK. Un projet purement club, où il réussit tout de même à nous toucher. Proche de Camion Bazar, il vient de participer à l’EP de remixes du duo en proposant sa version du track « Six Avril ». Et puis, on nous dit à l’oreillette qu’un de ses morceaux sortira prochainement sur la compil’ Good Vibes vol.1 via le nouveau label de GBoi, Bad Tips.
piaconcept
En 2022, piaconcept intègre la première promotion bordelaise du programme d’accompagnement Move UR Gambettes. Ce dispositif réservé aux femmes et personnes non-binaires permet de se professionnaliser dans les musiques électroniques et de développer son projet artistique. piaconcept y rencontre cinq autres musiciennes (Shanixx, Flouf, Victorine Prudence, Saari et Bouquet Final) avec qui elle co-fonde le premier collectif de musiques électroniques 100% féminin, Amorce. Mais avant d’être DJ, piaconcept commence par la production. Si derrière les platines elle mixe principalement du breakbeat, de la techno et de la drum & bass, en tant que productrice multi-instrumentiste elle compose des morceaux lo-fi, IDM et pose sa voix sur des nappes sonores hypnotisantes. C’est ce que l’on peut entendre sur son premier EP, Plural, sorti en 2021. On vous avoue qu’on a la béguin pour le breakbeat planant du morceau « Trail« .
ECZODIA
On tient sûrement un des boss de la hard techno de Bordeaux. ECZODIA, résident de GEIST Agency, pour qui le Hangar FL et les raves n’ont plus de secret, balance ses rythmiques puissantes, sombres et assassines en DJ-set depuis maintenant quelques années. Mais c’est aussi pour sa casquette de producteur qu’on l’apprécie. En 2020, il sortait son premier single « Brain Destruction » avec de fortes inspirations core. Puis trois ans plus tard, en créateur prolifique, il possède douze morceaux à son actif, ainsi que l’EP trois-titres Hard Method, dévoilé en 2021. Récemment, ses tracks se tournent plus en profondeur vers de la hard techno pure et dure entre kicks intenses, rumble, rave chords et mélodies électrisantes. Le dernier en date « Devil’s Motel » a su séduire des artistes comme I Hate Models et Alignment. Autant vous dire que ECZODIA marque les esprits. On a hâte de l’album.
Dj Donna
En plus d’être DJ, Dj Donna est une productrice en plein développement. Assumant son style UK, elle fait partie des artistes qui remettent le breakbeat et la drum & bass au goût du jour. Si elle n’a pas encore dévoilé d’EP ou d’album (ce qui devrait bientôt changer), elle a sorti deux singles qui nous confirment qu’elle est définitivement à suivre. On pense notamment à « Get That » un track drum & bass planant -qui nous téléporte tout droit vers Bristol dans les années 1990- relayé via une compil’ du collectif Fugitiv’. Mais la jeune productrice nous a aussi prouvé qu’elle savait y faire en matière de jungle, avec le morceau « Noire« . Dj Donna, nostalgique et percussive.
Sevenbeatz
Sevenbeatz est un producteur qui sait comment nous faire bouger. Évoluant principalement entre dancehall, reggaeton, baile funk et jungle, il a déjà dévoilé trois EPs en deux ans : Balfigor sur Egregor, Ritmx sur Nofuture et Hardtone, le dernier en date, sur Caballito. Musicien prolifique il a également créé son propre label Le Ciel Records sur lequel de nombreux projets arrivent. À surveiller donc ! En tant que DJ, il rejoint dès le début le collectif La Sueur aux côtés de Meryl Street, le fondateur. Ce sont les « fêtes vibrantes et libérées« de Bordeaux où s’enchaînent DJ-sets et shows de danse dans la bienveillance, l’inclusivité et surtout, la transpi’.
Carla Schmitt
La DJ et productrice Carla Schmitt vit à Paris. Et pourtant, Bordeaux est bel et bien sa ville. C’est là, âgée de 17 ans, qu’elle commence à s’intéresser aux musiques électroniques et à sortir en club. Très vite, elle prend les platines et affirme sa présence sur la scène électronique bordelaise en jouant au Parallel. Quelques temps après, lors du premier confinement, la production musicale lui vient naturellement. C’est ainsi qu’elle transmet sa vision d’une techno industrielle, ravy et assez sombre, teintée de mélodies mélancoliques. En 2021 elle dévoile son premier EP, My Fears, sur KR Records. Charlie Sparks, Felicie ou encore Jusaï y proposent des remixes. Artiste pluridisciplinaire, elle brille en tant que danseuse et chorégraphe dans le clip qui accompagne le morceau éponyme. En 2022, c’est au tour de son second EP, Blank Page, de voir le jour sur Dusk Records. Carla Schmitt est loin de s’arrêter. Récemment, elle annonçait son entrée sur EXHALE en dévoilant « Red Ambition », morceau présent sur le quatrième various artists du label d’Amelie Lens, dont le clip sortira la semaine prochaine. Cela fait d’elle une productrice très -très- prometteuse à surveiller de près.
Obsimo
Cela fait quelques années qu’Obsimo occupe le paysage électronique bordelais. Sa musique apaise. Sur des rythmiques créées par les machines, sur des synthés lancinants, il pond des plages sonores et guitares mélodiques qui s’enroulent pour faire naître des sonorités introspectives. Producteur aux influences multiples, il réussit à amener un côté pop-frais à ses morceaux, en y superposant des voix pleines de réverbération. Si ses harmonies apparaissent salvatrices et joyeuses, elles peuvent parfois être très mélancoliques. En effet, son nom, ‘Obsimo’ vient de l’obsidienne : une pierre brillante mais assez sombre en apparence. C’est ainsi qu’il a également nommé son premier EP en 2019 avant de révéler deux albums, Addiction et Club Memories. En avril dernier, il dévoilait son EP I’ve dm some artists I like and that’s the result. Tout est dans le titre -et c’est assez génial. On peut alors y écouter des tracks en collaboration avec Shuttle, Hector Gachan, Renwick et capespring.
On aurait également pu mentionner Salomée, DJ mauricienne, bordelaise d’adoption et résidente de l’IBOAT pour qui les vinyles n’ont plus de secret. Également productrice, elle dévoilera un morceau fin juin sur la compil’ de Cargo, le label du fameux club flottant. Puis, on pense également à Djedjotronic, dont on avait déjà parlé sur Tsugi et qui n’a déjà plus rien à prouver.