Les premiers épisodes de Nouvelle École, on en pense quoi ?
Comme la majorité des amateurs de rap, on attendait impatiemment les quatre premiers épisodes de la nouvelle série évènement de Netflix, à mi-chemin entre The Voice et les Rap Contenders. Nouvelle École est disponible sur la plateforme, après ces premiers épisodes… Quoi en penser ?
La série Nouvelle école est disponible sur la plateforme de streaming Netflix. Après plusieurs mois d’attente, le « rap game » a enfin pu découvrir ces rappeurs sélectionnés par un jury taille patron et hyper séduisant, incarné par SCH, Niska et Shay. Chacun des trois est parti à la recherche des « pépites » de leurs villes respectives : Bruxelles et même plus largement la Belgique (Shay), Paris (Niska) et Marseille (SCH). À la sélection des trois mégastars du hip-hop francophone, s’ajoutaient des rappeurs invités par la production. Annoncé auparavant sur Twitter et aperçu dans le teaser de cette série-émission, B.B Jacques fait partie des belles surprises sorties du chapeau par l’émission. Sélectionné en avril dernier par les Inouïs du Printemps de Bourges, le rappeur parisien avait livré un live remarquable, où il avait fait valoir son flow chirurgical allié à sa voix rocailleuse. Avec cette juste dose de sensibilité, sans tomber dans le piège du ‘pathos’.
Une pirouette que certains artistes de l’émission n’ont pas réussi à réaliser dans ces premiers épisodes… Sûrement un manque d’expérience, pour le moment. Une donnée pas suffisamment expliquée durant les présélections. Si certains rappeurs ont déjà plusieurs albums dans les pattes, d’autres débutent à peine dans le milieu. Et si la qualité et la précision d’une performance de rap s’appuie sur certains critères objectifs -bien que le subjectif garde une place essentiel, après tout il ne s’agit que d’art et de propositions artistiques- il serait profitable pour les artistes et le public, d’en raconter davantage sur le parcours des artistes. Il n’est pas question d’excuser une mauvaise performance, mais plutôt de mieux saisir les enjeux d’un passage dans le show. Qu’il soit manqué ou réussi.
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L’efficacité au détriment de la créativité ?
Si certaines performances nous laissent sur notre faim, voire même nous mettent dans l’embarras, les choix des trois jurys de l’émission n’y sont pas étrangers. Dès les présélections, on regrette la mise à l’écart de certains rappeurs. On pense surtout au rap prolétaire, authentique et bourré d’images fortes du quotidien de la France provinciale, celle du RSA et des coquillettes bon marché, de BEN plg. Malgré un texte sincère et une technique impeccable sans en faire des tonnes, le rappeur du Nord n’a pas reçu les faveurs de Shay. Dommage. Il faut s’y résigner. Les jurys doivent faire un choix et être efficaces. C’est d’ailleurs certainement la raison pour laquelle les instrus trap sont tant présentes dans ces premiers épisodes. Si c’est ce type de productions qu’on retrouve le plus régulièrement dans nos écouteurs, on peut déplorer que des genres émergents dans le rap francophone n’aient pas eu leur place. Dommage, les productions house, plug, Jersey drill ou simplement boom bap ont été laissées au second plan. Voire totalement délaissées. Pour une émission qui recherche des talents émergents, ça fait tâche de ne pas se tourner du côté de la polyvalente et créative scène underground du rap français. Ceci dit, peut-être que certains de ses artistes ont été approchés sans succès… On n’ira pas jusqu’à accuser Netflix de cantonner le rap à un genre un peu cliché.
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Un vent de fraîcheur
L’émission souffle néanmoins un vent de fraîcheur sur le rap avec la juste place accordée aux rappeuses : ni stigmatisante, ni déraisonnablement au premier plan. Une place à la hauteur du talent de certaines d’entres elles, très largement au niveau des sélections et du concours. Parmi elles, Leys, qui agite déjà les pages HTLM des médias spécialisés, se glisse déjà en favorite auprès de certains internautes. Remportera-t-elle la récompense, une somme colossale de 100 000 euros ? La réponse dans les prochains épisodes. D’ici là, on peut potentiellement encore espérer plus de diversité artistique, mais on met une pièce sur une épreuve spéciale drill…