Les pionniers de la house portent (enfin) plainte contre Trax Records
Après les récentes accusations d’Adonis Smith contre Trax Records, les pionniers de la Chicago house Larry Heard aka Mr Fingers et son chanteur Robert Owens ont porté plainte contre le label le 23 juin pour non-respect des droits d’auteur.
Encore des plaintes pour Trax Records. Longtemps controversé, le label de Chicago house fondé en 1984 est accusé par de nombreux artistes de ne pas payer de royalties et d’abuser de ses droits sur leurs productions. Au début du mois de juin, le producteur Adonis Smith déclarait n’avoir jamais touché un centime de leur part, et affirmait ne pas être un cas isolé. Dès 2011, le producteur Jamie Principle dénonçait ces défauts de paiement, rejoint en 2013 par DJ Pierre, membre de Phuture et père de l’acid house, dont le titre « Acid Tracks » est une des meilleures ventes de l’histoire de la house. « Je dirais qu’aucun artiste n’a jamais reçu de royalties » affirmait Adonis sur Facebook.
Son propos semble se confirmer, puisque, selon le webzine 5 Mag, les pionniers de la Chicago house Larry Heard aka Mr Fingers et le chanteur de son groupe Fingers Inc. Robert Owens, ont également récemment porté plainte contre le label. Selon les sources du media, les artistes ont porté plainte le 23 juin pour non-respect des droits d’auteur sur de nombreux titres, dont le tube de Larry Heard « Can You Feel It », fondateur de la deep house en 1986. Ils parlent d’une « histoire trop familière », où « des musiciens désireux d’obtenir un premier succès sont pris dans une relation avec un label peu scrupuleux qui fait des promesses qu’il n’a jamais prévu de tenir ».
Les producteurs ont ensuite adressé un communiqué à 5 Mag, dans lequel Larry Heard déclare : « Nous cherchons simplement la justice et l’équité. Peut-être nos efforts vont-ils mettre en lumière les nombreuses pratiques prédatrices, en place depuis longtemps dans cette industrie ». Selon eux, les contrats signés par Trax Records comportent de fausses informations, des cessions de droits abusives. Par ailleurs, le label exploite les titres des artistes sans aucune autorisation, en publiant par exemple de nombreux remixes. Selon l’avocat Robert S Meloni, défendant des deux producteurs, cette affaire fait suite à de nombreux autres exemples, en particulier envers des artistes afro-américains.
La DJ Rachael Cain, en charge de Trax Records depuis la mort de son fondateur Larry Sherman en avril dernier, affirme se « battre pour payer les artistes », mais attendrait encore de l’argent de la part de l’investisseur principal du label. Elle déclare également que le label n’a aucun pouvoir sur le catalogue dit « Trax Classic » depuis 2002. Il semblerait qu’on n’ait pas fini d’entendre parler de cette affaire. Mais qui va payer ?