Les Femmes S'en Mêlent
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Les Femmes S’en Mêlent vient de dévoiler sa programmation pour l’automne 2025 : 33 artistes ou projets programmé-es dans 11 villes d’Ile-de-France, et encore bien plus dans toute la France. On a scruté la programmation, pour en dégager quelques noms bien attirants. Suivez les guides.

Bientôt 30 ans que Les Femmes S’en Mêlent soutien et défend la création artistique féminine. Si vous nous lisez depuis longtemps, ça n’a rien d’une découverte pour vous. Après une folle édition anniversaire dans 27 villes partenaires, avec 38 concerts, et plus d’une trentaine d’ateliers et de rencontres, le festival poursuit son engagement en 2025. La prog est toujours aussi ambitieuse, défricheuse de la scène actuelle et rassembleuse.

Car depuis 1997, plus de 600 musiciennes et compositrices ont été programmées par LFSM, et ce furent notamment les premières scènes de Jeanne Added, Yelle, Feist, M.I.A, Irène Drésel, Little Simz, Soko, Chris ou encore Courtney Barnett ! Rien que ça.

Parmi cette immense pléiade de nouveaux noms qui composent cette 26ᵉ édition, on a repéré :

Dinaa et Anaïs Rosso, le 17 septembre à La Boule Noire

Armée de sa guitare et de sa poésie sincèrement brute, Dinaa arrivera de Toulouse pour une nuit à fleur de peau. Ses chansons, qui évoquent parfois l’honnêteté intime de Pomme, portent en elle ces vécus universels dans lesquels il est facile de se reconnaître ; elle touche immédiatement notre âme.

Anaïs Rosso, prendra ensuite le relais : sa musique refuse d’être assigné à un genre. Entre blues, opéra, et musique électronique, voix masculine et féminine, Anaïs est une intercesseuse, habitée par divers personnages qui s’expriment tour à tour à travers ses morceaux.

Baby Volcano et Maïcee le 13 novembre à Argenteuil

Un mot pour décrire les performances de Baby Volcano : envoûtantes. Formée à la performance et à la danse contemporaine à Buenos Aires, l’artiste suisse et guatémaltèque mêle trap et musique électronique dans ce qui s’apparente à un sabbat contemporain — viscéral et puissant.

Maïcee est des noms les plus intéressants de la scène hyperpop émergente. Sur des prods typées UK Garage, elle développe un style qui s’inscrit dans la lignée des meilleures artistes actuelles : pensez Charli XCX ou FKA twigs. On avait particulièrement apprécié « ugly,boo » son morceau dans Low Light Paris Nord, le disque signé Halfpipe Records.

Lulu Van Trapp le 14 novembre au Hangar à Ivry

De la chanson française à influences punk et un air de famille avec Les Rita Mitsuko. Le groupe mené par la très charismatique Rebecca Baby continue à s’imposer comme l’un des meilleurs de la chanson rock française. L’an dernier, il sortait LOVECITY : une déclaration d’amour à la ville, dans son aspect le plus toxique. Un album que le groupe avait défendu lors d’une tournée bien spéciale : Lulu Van Trapp chantait ses chansons dans les rues même des capitales européennes, sans trop prévenir, ni plus préparer, tout cela étant filmé et reposté sur leurs réseaux sociaux. Ça vous donne une idée de l’ambiance !

Gildaa et OJOS à la Coopérative de Mai, à Clermont le 26 novembre

On envie un peu ceux d’entre vous qui vont découvrir Gildaa pour la première fois. Lorsqu’elle débarque sur scène, on la croirait sortie d’un cabaret burlesque — avant d’être emporté dans son répertoire, où la chanson française et le baile funk se mêlent au RnB et au jazz. Une voix à la fois clairvoyante et absurde, et toujours théâtrale.

UTO, c’est le nom du chien qu’Emile et Neysa ont suivit dans un bois, à l’automne 2016, avant de s’y perdre. Une histoire qui résume bien la musique du duo : un trip-hop aux accents folk mystérieux, qui nous emmène dans des contrées propices à la perte de soi. Le genre d’endroit où se côtoient Björk, Beck ou Nick Drake.

Pip Blom, Automatic et Roshâni à Petit Bain le 20 novembre

Pour son troisième opus, le groupe néerlandais Pib Blom marque un virage vers une pop synthétique insouciante. La chanteuse à laquelle le groupe doit son nom reconnaît tomber dans le cliché du groupe à guitares qui “se met aux synthés” — mais nous, on aime plutôt bien. On pourrait presque croire à un de ces groupes des années 80 redécouverts 30 ans plus tard dans un recoin obscur du net. Le genre de sonorités qui donnent envie de faire du roller tout en mâchouillant du chewing-gum, notre walkman en poche.

Tout droit venu de Los Angeles, le trio Automatic s’inspire de la scène punk californienne pour en livrer une version qui lorgne du côté de Manchester, époque Joy Division. Une rythmique quasi-mécanique, des voix dépassionnées, et un sens du rétrofuturisme qui arrive à ne pas être kitsch. On aime beaucoup.

Roshâni – « lumière » en farsi – est une gigantesque fusion de rythmes : cumbia psychédélique, rock et disco orientale, reggeaton ou encore rythmiques ternaires berbères. Du côté des langues, on se balade entre français, espagnol et farsi. Si vous aimez danser, c’est Roshâni est un immanquable.

Catnapp et benzii au Badaboum le 19 novembre

Originaire d’Argentine mais résidant désormais à Berlin, la productrice Catnappouvrira la soirée. Le mot d’ordre est efficace : elle kiffe tout ce qui monte à 160 BPM. Breaks, drum’n’bass, et même pop accelérée, tout est bon pour qu’elle rappe par-dessus. Autant vous dire que vous allez transpirer.

benziiprendra ensuite le relais : c’est comme si Lordeallait au Berghain. Sa voix, aux accents folk-pop tranche avec ses productions tout droit sorties d’une rave, avec des accents eurodance. On kiffe.

Bien sûr, on ne peut pas être exhaustif. On vous met donc ici la liste complète de toutes les dates du festival !

  • Ça commence le 17 septembre à la Boule Noire avec Dinaa et Anaïs Rosso
  • Blanco Teta et Copycat à la Carène de Brest le 30 octobre
  • MaddyStreet et Baby Volcano le 1er novembre à l’Ubu de Rennes
  • Melissende, Copycat et Sheng à l’Usine à Chapeaux de Rambouillet le 8 novembre
  • Baby Volcano et Maïcee le 13 novembre à Argenteuil
  • Lulu Van Trapp le 14 novembre au Hangar à Ivry
  • Leonie Pernet et Koji au Metronum de Toulouse le 13 novembre
  • Marie-Flore et Savanah à la Source de Fontaine le 14 novembre
  • Uzi Freyja et Baby Volcano le 14 novembre aux Trinitaires (Metz)
  • Billy Nomates le 18 novembre à Paris
  • Pip Blom, Automatic et Roshani à Petit Bain le 20 novembre
  • Frankie Cosmos le 21 à la Maroquinerie (Paris)
  • Gildaa et UTO le 22 novembre à Besancon
  • Gildaa et OJOS à la Coopérative de Mai, à Clermont le 26 novembre
  • Madam et Grandmas House à Ris-Orangis le 29 novembre
  • OJOS à la Marbrerie de Montreuil le 29 novembre
  • Madam et Tout le Monde s’appelle Clara le 28 novembre à l’EMB Sannois
  • Dinaa et Flora Hibberd le 30 novembre à Clichy

« Il y a de l’intime et de la suite dans les idées dans cette programmation, détaille Stéphane Amiel, fondateur de l’événement. Souvent à rebours des diktats du streaming et des statistiques, fidèle à l’héritage du festival tout en élargissant le spectre musical familial. »

Les Femmes s’en Mêlent ça reste, année après année, une bulle artistique où se tissent des liens entre artistes et professionnelles de génération en génération. Défendant toujours les créations indépendantes, différentes et engagées.

Car même si les choses avancent, le constat reste édifiant sur la place de la femme dans le milieu des musiques actuelles. Elles sont sous-représentées sur scène, en coulisses, dans les postes à responsabilité 21% de musiciennes sur scènes, 12% de techniciennes, 20% de directrices de SMAC (chiffres rapport dossier Fédélima). D’où l’importance capitale de ce genres de dispositifs.

Retrouvez toutes les dates de l’édition 2025 de LFSM sur leur compte Instagram et sur le site de Les Femmes s’en Mêlent