Les femmes de l’industrie musicale signent un manifeste contre le sexisme
Clara Luciani, Rebeka Warrior, Chloé… Elles font partie des femmes qui prennent la parole. Après les mondes du cinéma et du journalisme, c’est au tour de l’industrie musicale de bénéficier des retombées du mouvement #MeToo né de l’affaire Weinstein. Parmi des chanteuses, musiciennes, ingénieures du son ou programmatrices, 690 professionnelles de la musique se sont unies pour signer le manifeste F.E.M.M (Femmes Engagées des Métiers de la Musique).
« ‘T’as les plus beaux seins de toute l’industrie, faut que je les touche.’ Quand le type m’a dit ça, je lui ai tout de suite demandé d’arrêter mais il a continué : ‘Je veux coucher avec toi !’ J’ai redit stop, c’était de pire en pire. Trois fois au moins, il a répété : ‘De toute façon, tu pues le sexe' » : On peut lire ce témoignage, parmi d’autres, dans une enquête de Télérama publiée cette semaine sur le sexisme dans la musique. C’est ce même journal que le manifeste F.E.M.M a choisi pour y publier sa tribune :
« Nous, artistes, musiciennes, techniciennes, productrices, éditrices, compositrices, manageuses, attachées de presse, juristes et plus globalement “femmes des métiers de la musique”, avons toutes été victimes ou témoins du sexisme qui règne au quotidien : les propos misogynes, les comportements déplacés récurrents, les agressions sexuelles qui atteignent en toute impunité la dignité des femmes.
Nous connaissons le fonctionnement – ou plutôt le dysfonctionnement – du secteur : les disparités salariales, l’invisibilité des femmes aux postes à responsabilité, les préjugés et les non-dits qui bloquent le développement et les carrières de professionnelles pourtant compétentes et investies.
Le temps est venu pour le monde de la musique de faire sa révolution égalitaire : les agissements sexistes, racistes, et plus globalement tous les comportements discriminants ne sont plus tolérables et doivent être dénoncés et sanctionnés. Trop longtemps, ils ont été passés sous silence. Nous prenons le micro aujourd’hui pour crier haut et fort que nous n’avons plus peur de les refuser.
Comme nos (con)sœurs du collectif 5050 du cinéma, nous pensons qu’il faut questionner la répartition du pouvoir, dépasser le seul sujet du harcèlement et des violences sexuelles pour définir, ensemble, les mesures concrètes et nécessaires qui nous permettront de garantir l’égalité et la diversité dans nos métiers, et ainsi favoriser en profondeur le renouvellement de la création. »
Comme le dit si bien Clara Luciani, et pas seulement derrière son micro : « Prends garde« .