Les chants du coq : ces hymnes qui ont porté le sacre des Bleus
Et à la fin, c’est la France qui gagne ! Elle est là, enfin là, cette deuxième étoile brodée sur le coeur. Mis à part un contexte politique tendu, on vient d’assister à l’une des plus belles Coupes du Monde de football depuis sa création en 1930 : intense, festive et spectaculaire avec d’énormes surprises, des favoris qui sortent prématurément de la compétition, des outsiders qui dépassent les attentes et une Equipe de France victorieuse. On oubliera très vite l’hymne officiel de Nicky Jam, Will Smith et Era Istrefi pour ne garder en mémoire que les chants des supporters notamment français, merveilleux d’imagination pour créer ou adapter des chants à la gloire de leurs idoles… et quelques fois pour railler les vaincus.
« Gérard Depardieu, sors-nous ta vodka »
Pour se mettre dans l’ambiance et enfiler le bleu de chauffe. Avant d’entrer dans la compétition, les Français piquaient le plus russe et bon vivant des acteurs français. Un chant dérivé de celui des supporters marseillais cette saison qui invectivaient le président de l’OL « Jean-Michel Aulas, ô grosse p***sse, on va tout casser chez toi » avant de perdre en finale de l’Europa League à Lyon, face à l’Atletico Madrid de notre Grizou national.
N’Golo Kanté façon Joe Dassin
Milieu défensif aussi acharné et omniprésent sur le terrain que discret et timide en dehors, N’Golo Kanté a déchaîné les passions avec son volume de jeu impressionnant et ses 3 poumons. Le joueur de 27 ans a, en plus, un parcours atypique : encore en amateur en 2010, il a depuis vécu deux sacres de Champion d’Angleterre avec 2 clubs différents (Leicester puis Chelsea), un titre de meilleur joueur de Premier League et depuis ce dimanche, une Coupe du Monde. Et dire qu’au moment de la remise du trophée, il a fallu que son coéquipier Steven Nzonzi lui apporte la Coupe parce qu’N’Golo n’osait pas la toucher… Son talent et son humilité ont forcé le respect des supporters qui, pour fêter le sacre sur la plus grande avenue du Monde, ne cessaient de reprendre l’air des « Champs-Elysées » de Joe Dassin pour entonner « N’golo Kanté palapalala / Il est petit, il est gentil, il a bouffé Leo Messi / Bientôt sur les Champs-Elysées, N’Golo Kanté ! »
Benjamin Pavard et sa « frappe de bâtard »
De « Jeff’ Tuche » à un des plus beaux buts de la Coupe du Monde. Après des matches de poule compliqués, les Bleus rencontrent l’Argentine en huitième. Quasi-inconnu du grand public en novembre dernier lorsqu’il signe sa première sélection en Equipe de France (à part pour quelques supporters lillois et les amateurs de Bundesliga), l’arrière-droit du VfB Stuttgart a profité de la méforme de Djibril Sidibé pour s’imposer comme titulaire indiscutable en Equipe de France, surtout grâce à des matches propres et un investissement constant. Et comment mieux marquer les esprits qu’avec une reprise de volée incroyable pour égaliser face à l’Albiceleste ?
SoFoot l’avait certainement vu venir, en lui dédiant un rap des plus sales.
O Messi Ciao
Le succès de la série Netlfix La Casa de papel n’a pas inspiré que Naestro, Maître Gims, Vitaa, Dadju et Slimane (merci pour ce casting…) : en ce début de Coupe du Monde, le chant « Messi Ciao » prévoyait un destin funeste aux coéquipiers du quintuple Ballon d’Or. Après la victoire flamboyante des Bleus sur le score de 4-3, les supporters français se sont emparés de la chanson. A partir de là, tous les rêves de sacre devenaient concrets.
« Il m’entraîne au bout de la nuit, Samuel Umtiti »
Joue-la comme Thuram. Passé de remplaçant de luxe pour Adil Rami lors de l’Euro 2016, à titulaire indiscutable en défense centrale, Umtiti est passé à la postérité. Il a eu droit à son chant, sur l’air d’Emile et Images, après son but en demi-finale face à la Belgique (1-0). On aurait aimé qu’il en soit de même pour son coéquipier de la charnière centrale, la muraille Raphaël Varane, lui aussi buteur de la tête face à l’Uruguay en quarts.
Gipsy Kings et Mbappé superstar
Le prodige français a répondu à toutes les attentes, sans se soucier une seconde de la pression qui pesait sur ses épaules. A 19 ans, le gamin de Bondy est le joueur français le plus cher de l’histoire, déjà champion de France deux années de suite avec Monaco et Paris, champion du monde et élu meilleur jeune de la compétition. Avec notamment 4 buts dont un crucial en finale, des dribbles affolants et des accélérations à couper le souffle : jusqu’à atteindre une pointe à 37 km/h pour provoquer le premier but face à l’Argentine, ce qui lui conférera un nouveau surnom : « 37 ». Le Golden Boy éclabousse de tout son talent et So Foot lui a rendu hommage avec une reprise (pas toujours dans les temps, mais on pardonne) de « Volare » des Gipsy Kings, qu’on a entendue sur toute la longueur des Champs-Elysées.
Bonus : passage de témoin de France 98, « It’s coming home » et Merci Dédé
Aucune chanson phare n’est réellement ressortie de ce groupe France, comme on avait pu le voir en 1998 avec les « La la la » posés sur « I Will Survive » de Gloria Gaynor. Ce chant a d’ailleurs été repris par les fans français à chaque match depuis un mois. On a également entendu beaucoup de marseillaises retentir en ce soir de sacre, et quelques tentatives de chants à la gloire de Didier Deschamps, désormais 2 fois champion du Monde avec l’Equipe de France comme joueur (capitaine) et comme sélectionneur. Une des dernières séquences les plus drôles s’est passée dans les vestiaires après la victoire, quand Paul Pogba (milieu de Manchester Utd) a repris une chanson populaire adoptée par l’Angleterre, en dansant avec la Coupe et en chantant « It’s coming home« . Pas sûr que tous les Anglais auront digéré la blague avant la reprise du championnat le 10 août prochain !
Pogba: “It’s coming home! Na respect, just kidding, just kidding, sorry, just kidding!” ??? #mufc pic.twitter.com/hE5jZsQB3z
— United Xtra (@utdxtra) 15 juillet 2018