Bertrand Bonello est l’un des plus passionnants rĂ©alisateurs français mais est aussi un musicien discret. A l’occasion de la sortie de son magnifique Saint-Laurent, de son troisiĂšme album, et de l’hommage que lui rend Beaubourg, le rĂ©alisateur de De la guerre et L’Apollonide ravive quelques souvenirs en musique. Le reste, bien Ă©videmment, se trouve dans le nouveau numĂ©ro de notre magazine, en kiosques depuis le 9 septembre.  

Daniel Darc – « Nijinsky »

« Je joue sur ce disque. C’Ă©tait une pĂ©riode oĂč Daniel n’allait vraiment pas bien. L’album Ă©tait produit par Mirwais, son compĂšre de Taxi Girl qui s’Ă©tait dit « je lui dois bien ça ». L’ambiance Ă©tait un peu particuliĂšre. Il arrivait Ă  Daniel de se prendre pour Nijinski. Il faisait trĂšs chaud. Daniel buvait de la biĂšre tiĂšde dĂšs le matin. Ce n’Ă©tait pas des sessions faciles. Il n’Ă©tait pas simple Ă  gĂ©rer. J’ai retrouvĂ© ça plus tard avec Guillaume Depardieu ». 

Godspeed You! Back Emperor – « Slow Riot For New Zero Kanada »

« J’ai habitĂ© plusieurs annĂ©es Ă  MontrĂ©al dans le quartier oĂč ils ont leur label, Constellation Records, leur studio, l’Hotel 2 Tango, et oĂč le bassiste a ouvert un bar dans lequel ils jouaient de temps en temps. Une vĂ©ritable communautĂ© sur quatre coins de rue ». 

Les Innocents – « Jodie »

« JipĂ© Nataf est mon plus vieux copain sur Paris. Je l’ai rencontrĂ© Ă  Studio Plus au moment du succĂšs de cette chanson et ils m’ont proposĂ© de devenir leur roadie. Je les ai accompagnĂ©s deux ans en tournĂ©e, avant la sortie de leur premier album dont ils ont enregistrĂ© les maquettes dans le minuscule studio installĂ© chez moi ». 

The Moody Blues – « Nights In White Satin » 

« C’est le Moody Blues que j’ai utilisĂ© dans la bande-son de L’Apollonide. C’est parfois bien d’utiliser un tube dans un film, comme je l’ai fait aussi avec « Marcia Baila » dans Le Pornographe, car cela rĂ©veille une forme d’Ă©motion collective. Un tube Ă©voque tant de souvenirs Ă  la fois individuels et collectifs, les Ă©motions visuelles et sonores se mĂ©langent. Ce qui est beau dans les tubes, c’est leur dimension universelle ». 

Plastikman – « Consumed »

« Depuis que j’ai dĂ©couvert Plastikman avec cet album, je l’Ă©coute au moins une fois par mois. C’est avec Consumed qu’il est allĂ© le plus loin. J’ai le sentiment qu’il ne s’en est pas vraiment remis d’ailleurs. Je trouve ce qu’il fait depuis moins intĂ©ressant, mĂȘme le dernier. Il me semble impossible de se lasser de Consumed« .