Le Teasing (2) : Odezenne, la nuit et Berlin
Odezenne a longtemps été considéré comme le renouveau du rap français. Dès lors, on imagine Alix, Jaco et Mattia enfermés dans un studio francilien, ou au pire dans leur chambre, crachant leurs punchlines et sirotant des bières. Bon, pour les bières, pourquoi pas. Par contre, on a du mal à imaginer que le trio (désormais quatuor avec l’arrivée de Romain) est allé jusqu’à Berlin pour enregistrer son nouvel EP, Rien.
Avec Rien, Odezenne flirte avec les frontières d’une électro-pop de charme, sans pour autant laisser de côté son esprit taquin/trashy, à l’image du très suave « Je veux te baiser ». Sexy, voire romantique diront les uns, vulgaire et inutile diront les autres : c’est exactement sur ce fil extrêmement tendu que le groupe évolue. A deux petits doigts du kitsch et de la vulgarité. Et c’est précisément pour cette raison que Odezenne divise.
Mais rien n’est gratuit chez Odezenne. Quand on les rencontre dans un bar parisien, on pourrait croire que l’on boit un coup avec des potes. Des types simples, authentiques, qui n’hésitent pas à dévoiler tout haut leur code de carte bancaire. Une « bande de mecs sympas » pour reprendre la tournure de TTC, qui a enregistré son EP sans pression, mais surtout dans la joie et la bonne humeur. Et la fête.
Dans notre Tsugi 74 – qui innonde vos kiosques de jaune depuis maintenant trois semaines – Odezenne nous raconte cette nuit folle dans la capitale allemande. Nuit pendant laquelle ils étaient censés achever leur EP, mais durant laquelle ils décidèrent surtout de marquer le coup. Et pour marquer le coup, le groupe dispose de douze clichés Polaroïd. Douze clichés pour trouver un artwork, et pour immortaliser une nuit mouvementée que le groupe nous raconte en images. Et pour les explications, ça se passe toujours dans notre numéro 74.