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17 août 2016

Le Mystère de La Femme

par rédaction Tsugi

Chat sans poil ou créature malfaisante de la mythologie grecque, le « Sphynx » de La Femme reste un Mystère. Le deuxième album du groupe sort le 2 septembre prochain et s’annonce aussi riche que son prédecesseur. Des tubes, de la cold wave et une mélodie sixties plus tard, nous rencontrions La Femme dans un café de la place des Vosges lors d’un bel après-midi ensoleillé. Affublé de costumes et de maquillage loufoque, le sextet devait entamer le tournage du clip de « S.s.d » quelques heures plus tard, juste le temps pour nous de lui poser quelques qestions. 

On peut sentir une évolution dans votre son, qu’est-ce qui a changé par rapport à Psycho Tropical Berlin ?

Sur le premier album, on a utilisé des boites à rythmes électroniques dans presque tous les morceaux, couplées à de la batterie. Pour Mystère, on a laissé la batterie pure. « Exorciseur », « La Vague »… On a réussi à obtenir de meilleurs sons de batterie alors plus besoin de les doubler. Ce qui a aussi changé, c’est qu’on a mixé l’album à Los Angeles. Il y a le soleil, la fête, mais c’est finalement plutôt reposant. 

On retrouve toujours une thématique précise sur chacune des chansons, qu’est ce qui inspire vos textes ? 

Tous les textes décrivent ce qu’on a pu vivre ou ressentir à un moment donné. Ce sont des histoires ou des thèmes actuels mais qui pourraient fonctionner à toutes les époques finalement. Il y a quelques sujets tout de même plus récents comme dans « Septembre » : de plus en plus de jeunes ne savent pas quoi faire de leur vie et la chanson est un peu une réponse à ce phénomène. Ce sont par exemple des choses qu’on a nous-même pu entendre comme quand tes professeurs t’affirment que tu n’es pas au niveau, tu crois alors que tu idiot. Quand on te dit qu’un métier artistique n’est pas un vrai métier. C’est ce genre de paroles qui peuvent vraiment remettre en question ta vision de ta vie.

Dans la tracklist, on découvre « Mycose » : sens propre ou figuré ?

Les deux. Enfin, plutôt sens propre, puis ça dérive vers le surréalisme. C’est ça qui est amusant, on peut comprendre le morceau au sens figuré alors qu’on l’a initialement écrit au sens propre. Quoi qu’il en soit, éloignez-vous des parasites.

La forme des cheveux de la femme sur la pochette du disque est plutôt imagée, c’était fait exprès ? 

Non, pas du tout (rires). Le visuel du premier disque, c’était une parodie de l’Origine du Monde de Courbet, on était déjà dans le thème. Mais pour Mystère, c’était une surprise parce qu’à l’origine, la fille devait être de face sur la pochette mais l’artiste, Liberator, a proposé d’y voir la fille de dos, avec des choses dans les cheveux. Il nous a envoyé celle-ci et on a vraiment adoré, ça nous a parlé finalement. 

Un des morceaux s’intitule « Tatiana ». Qui est-elle ?

C‘est une fille, qui était sexy dans un club. Elle existe dans la vraie vie.

Deux clips sont déjà sortis, « Sphynx » et « Où va le monde », et ils sont très différents visuellement. Ca pourrait porter à confusion. 

Si on devait dévoiler des titres avant la sortie de l’album, c’était intéressant pour nous de ne pas rester dans une continuité. C’est un peu comme une bande-annonce du disque alors on voudrait montrer sa richesse musicale. « Sphynx » a quelque peu trompé les gens au niveau du style mais avec « Où va le monde », on les a remis dans la bonne direction. L’un des prochains clips sera « Le vide est ton nouveau prénom » car c’est pour nous le titre le plus opposé à « Sphynx ».

Qui s’occupe de la réalisation ?

On a co-réalisé ‘Sphynx » avec Aymeric Bergada du Cadet. C’est lui qui s’occupait de tous nos costumes auparavant. Etant donné qu’on a dépensé tout notre argent pour ce clip, on avait plus tellement de budget pour les autres alors on a voulu exploiter d’autres frontières et aller vers des choses plus minimales, plus frontales. « Où va le monde » par exemple : la chanson est un peu sérieuse alors c’était mieux d’illustrer l’inverse en image, de faire quelque chose de simple et normal. On prépare d’autres clips pour « Mycose », « Tatiana », « S.s.d », pas pour tous les titres mais le plus possible en tout cas. 

Vous chantez en arabe sur le premier titre du disque, « Al Warda ». Pourquoi changer du français ?

Clémence chante en arabe surtout parce que c’était joli et puis une de nos copines chante dans cette langue, ça nous a intrigué et on a voulu essayer. Les paroles sont quasi-identiques à celles chantées en français, c’est plutôt de la traduction. Ce morceau ne veut finalement pas dire grand-chose, c’est à toi d’imaginer ce que tu veux.

Trois ans se sont écoulés depuis Psycho Tropical Berlin. Vous avez mis plus de temps à composer Mystère

Non, si on pouvait sortir le troisième dans six mois, on le ferait. Mais si on prend notre temps c’est surtout pour que le disque soit de bonne facture, qu’on en soit fier. On a mis autant de temps à le composer que Psycho Tropical Berlin mais c’est tout ce qu’il y a autour qui a demandé plus de temps.

Quel est votre rapport à la scène ?

L’idéal, c’est d’alterner entre la scène et le studio. La scène te permet de voyager, de rencontrer plein de gens, de faire des connexions avec le public. Pour nous, les deux facettes sont importantes, au même niveau.

Expliquez-nous le titre de l’album. Mystère ?

On s’était fait appeler comme ça pour la bande-son du défilé de St Laurent qu’on avait composé, alors disons que tout se rejoint. « Mystère », c’est un mot valise et surtout un nom qu’on a toujours utilisé pour des side-projects ou des premières parties, quand on ne pouvait pas annoncer La Femme. 

Après cette expérience, vous aimeriez composer des bandes-son de films. Quel serait votre rêve ?

On aimerait vraiment pouvoir réaliser un jour une BO de cinéma. Nos rêves : Tarantino, Tim Burton, Robert Zemeckis ou un nouveau genre comme Gaspard Noë, avec des images fortes.

Et la suite ? 

Un troisième album, des EPs, des BO, faire un film sur l’histoire d’un gars et d’une fille où il se passe plein de choses… Faire un Paris-Biarritz à pied et de la musique en Papouasie.

Découvrez les morceaux extraits du disque dans le dernier live de La Femme à la Route du Rock 2016

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