Le Boom Bap de Reims, le cas d’école du festival pluridisciplinaire
« Transversal », « pluridisciplinaire », « 360 »… Depuis quelques temps, ces termes parfois pompeux sont utilisés de tous les côtés. Sauf que c’est bien mignon de s’afficher comme un évément « pas seulement musical », mais rajouter un food-truck et un atelier de couronnes de fleurs dans un coin ne compte pas vraiment comme de la pluridisciplinarité. Le festival Boom Bap, se tenant du 23 avril au 1er mai à Reims, l’a bien compris : le but ici est de mettre en avant la culture hip-hop, et ça ne passe pas seulement par la musique. Battles et représentations de danse, « Boom Market » dans une friche de 700m² pour chiner vinyles ou objets vintage, rencontres, soirée dédiée au beatbox, barathon associatif, spectacle handi-valide autour de la danse, des arts plastiques et du théâtre, sans oublier les concerts de Vald, JP Manova, Sly Johnson, Binkbeats… Toute la ville est investie par ce festival à la croisée des genres.
Thibaud Rolland, 28 ans, est l’un d’entre eux, programmateur musique du Boom Bap et co-directeur de l’association Velours qui a repris les rênes du festival il y a 3 ans (avant cela, le Boom Bap s’appelait « Urban Junior Tour » puis « Reims Hip-Hop Festival »). Il a été booker chez Yuma Productions (Sexion d’assaut, Youssoupha, Scratch Bandits Crew…), chargé de production pour le Nancy Jazz Pulsations ou Les Concerts de poche… Et a décidé de revenir à Reims, sa ville de naissance, pour s’investir dans ce vaste projet qui, pour une fois, peut prétendre à l’étiquette « 360 ». On lui a posé trois questions.
Danse, arts visuels, théâtre… Pourquoi ne pas se contenter de concerts seulement, comme dans les autres festivals ?
Le Boom Bap a l’héritage d’un festival hip-hop et fait donc la part belle aux cultures urbaines et actuelles – pas seulement musicales. Les cinq thématiques (musique, danse, arts visuels, sports, gastronomie) nous permettent aussi d’habiter Reims comme un terrain de jeu durant huit jours : on parle ici de l’implantation d’un événement culturel dans le quotidien d’une ville et de ses habitants, d’un vrai lien… En tout cas c’est l’ambition ! Et ça, la musique seule ne le permet pas toujours.
Après Oxmo Puccino en 2013 ou 20syl en 2014, la marraine de cette édition s’appelle Mantha, fait 20 mètre de haut et est décrite comme « susceptible » de votre site. On doit avoir peur ?
(rires) Tu peux oui ! Tremblez ! Mantha est un projet un peu fou, une nacelle de chantier détournée de 20 mètres de haut et 10 tonnes, interactive et mobile grâce à une Kinect. Elle sera présente sur tous les événements du festival, représentant le côté plus « actuel et innovation » de la programmation du Boom Bap.
Côté musique, quel est le concert que tu attends le plus ?
Je pencherai pour le concert d’inauguration « Hip Your Hop » à La Cartonnerie le 23 avril. Il mettra à l’honneur Gnucci et Gallowstreet, deux artistes méconnus mais fabuleux venus d’Europe (la Suède pour la première, les Pays-Bas pour les autres) qui privilégient l’énergie et la danse tout en n’oubliant pas la musicalité. La soirée sera suivie par une after (le Boomclub) avec un set de Krampf, tout jeune beatmaker parisien en pleine ascension. Il jouera au Freaked Studio, lieu underground de 250 places situé dans des docks désaffectés, derrière La Cartonnerie.
Toutes les infos sur le Boom Bap Festival sont à retrouver sur le site internet de l’association Velours. Et Tsugi vous fait gagner des places sous ce lien !